Ogg Vorbis ne fait pas le poids face au MP3Pro
Standard mondial de la compression musicale, le MP3 souffre d’un défaut majeur : il n’est pas gratuit. D’où l’intérêt que l’on peut porter à Ogg Vorbis, un format de compression aux qualités similaires et en Open source. Seulement, le tout récent MP3Pro a sensiblement élevé la barre de la qualité.
« Le MP3 est un format destructif, ce qui signifie qu’une partie des données sonores sont supprimées lors de la création d’un CD. Il en résulte un son de qualité inférieure à celle d’un CD. » Voilà ce que l’on peut lire sur Vorbis.com, le site de la partie audio du projet multimédia Ogg qui tente de créer un format alternatif au MP3. C’est une lettre envoyée par l’Institut Fraunhofer aux éditeurs de players MP3 qui a donné un coup d’accélérateur à ce projet dont l’origine remonte à 1993. En tant que créateur du MP3, l’Institut Fraunhofer rappelait que toute utilisation de ce format impliquait le versement de royalties à son propriétaire. L’intention de l’éditeur Xiphophorus, un groupe de développeurs Open source, a été de développer une méthode de compression qui soit en libre diffusion.
Xiphophorus a donc annoncé vers le début de l’année la mise à disposition prochaine d’un format avec pour extension « .ogg », qui pourrait se substituer au MP3. Ce format, désigné comme « libre, ouvert et soumis à aucune licence », est désormais disponible en téléchargement sur le site de Vorbis. Ses créateurs reconnaissent que Vorbis est un format « destructeur » tout comme le MP3, mais selon eux, « il repose sur des modèles acoustiques supérieurs afin de réduire la déperdition sonore ». Au final, un fichier .ogg sonnera mieux qu’un fichier MP3 de taille comparable.
Vorbis : une restitution sonore sans défaut
Nous avons soumis plusieurs fichiers avec des sonorités d’instruments naturels (essentiellement jazz et folk) au format .ogg et le résultat final est tout à fait honorable. Les guitares acoustiques et pianos sont reproduits de manière fidèle, les passages accueillant une forte densité sonore ressortent sans défaut. A aucun moment, le fichier compressé ne semble « souffrir » du traitement qui lui a été apporté. Xiphophorus a donc effectué un travail remarquable pour des fichiers dont le taux de compression se situe aux alentours des 128 Kbits/s, le plus répandu pour le MP3.
Mais la surprise, c’est que le tout nouveau MP3Pro de Thomson Multimédia produit des sonorités dotées d’un grain plus séduisant à l’oreille que le format de Vorbis (voir édition du 15 juin 2001). C’est probablement en utilisant sa méthode de « spatialisation » (élargissement de l’effet stéréo) que le MP3Pro parvient à donner un léger supplément de « brillance » aux morceaux en question. La nuance n’est pas énorme, mais elle est suffisante pour qu’un même morceau codé en MP3Pro recèle un complément qualitatif perceptible.
MP3Pro : meilleure écoute et fichier plus léger
La prouesse, c’est que le MP3Pro produit de tels fichiers avec une compression presque deux fois plus importante que le format de Vorbis ! A titre d’exemple, un fichier qui occupe 3,06 Mo en .ogg n’occupe que 1,69 Mo au format MP3Pro. Du coup, la performance réalisée par Coding Technologies – la société mandatée par Thomson pour réaliser le MP3Pro – n’en est que plus étonnante.
Xiphophorus a bel et bien réalisé un format de bonne facture qui a l’avantage d’être gratuit. Mais les qualités audio du MP3Pro ajoutées à la petite taille de ses fichiers, et enfin sa compatibilité avec les millions de fichiers déjà codés au format MP3 classique, lui donnent un avantage certain dans la course à l’élaboration d’un successeur au MP3. En attendant un éventuel « OggPro »…