Omnicom tombe dans l’escarcelle de GTS
Contraint à diversifier ses activités télécoms pour garder sa place sur le marché, Omnicom, le dernier opérateur alternatif 100% français (détenteur du préfixe 5), s’est laissé racheter par l’opérateur américain GTS.
Alors que l’allemand Manessmann prend le contrôle de l’opérateur « o.tel.o », l’opérateur français Omnicom, détenteur du préfixe 5, passe sous la coupe du groupe américain de télécommunication Global Telesystems Group (GTS) qui prend 52% de son capital pour environ 20 millions de dollars. L’opération intervient quelque mois après l’acquisition par GTS de l’opérateur britannique Esprit Telecom qui commercialise le préfixe 6 sur le marché français.
Attendu depuis plusieurs mois, le rachat d’Omnicom, marque une nouvelle étape sur un marché français où la concurrence a du mal à jouer pleinement. Il met un terme définitif aux ambitions du seul opérateur 100% français (voir édition du 15 septembre 1998) qui avait tenté dans l’hexagone l’aventure qui a si bien réussi outre-atlantique à des Telegroup ou Global Link. Malgré une introduction en bourse réussie en juillet 97, Omnicom n’avait pas trouvé auprès des banques françaises le financement nécessaire à son développement, au grand regret de Dominique Roux, membre du collège de l’Autorité de régulation des télécoms (ART). En 1998, il avait enregistré 66 millions de francs de pertes pour un chiffre d’affaires de 231 millions de francs. Bien positionné auprès des PME, Omnicom semble avoir payé le prix des contraintes techniques imposées par l’ART aux opérateurs d’infrastructures . Sur un marché tracté par les réseaux IP et l’Internet, fort d’une croissance de 100% tous les 100 jours, Omnicom avait dû en effet limiter son offre aux services de voix commutée. Avec l’appui de GTS, l’opérateur va pouvoir changer de cap mais après avoir changé de mains.