Open XML : Microsoft fait le point sur le déploiement de solutions métiers
Le déploiement du format Open XML en entreprise s’accélère avec l’adoption
d’Office 2007, estime Microsoft France à l’occasion d’une table ronde.
Un semestre, environ, après le lancement de Office 2007, Microsoft France a souhaité faire un point en direction de ses partenaires et clients sur le déploiement de la suite bureautique et de son format de prédilection Open XML en entreprise. A l’occasion d’une table ronde programmée ce mardi 26 juin 2007, Microsoft a donc invité quelques partenaires à témoigner de leur façon d’intégrer Office 2007 et/ou Open XML dans le schéma de production des entreprises.
« On observe des besoins forts de cohérence et de convergence [entre les applications bureautiques de l’entreprise et la gestion des documents produits par les utilisateurs] mais pas d’outil pour assurer cette convergence », analyse Daniel Cohen-Zardi, PDG de SoftFluent, un prestataire créé il y a deux ans par quatre anciens de Microsoft et spécialisé dans l’accompagnement d’éditeurs de logiciels dans l’adoption d’Office 2007. Selon le dirigeant, « Office 2007 autorise la convergence entre la bureautique et l’information structurée. »
Réduire les coûts de développement
Cette convergence offre de nouvelles perspectives. D’abord, le déploiement d’une interface utilisateur (le fameux Ruban) « qui permet de penser application métier » à travers les développements permis par la plate-forme .Net et le format XML. Celui-ci, à travers Open XML, permet de structurer les données en les séparant de la forme. Concrètement, cela se traduit, par exemple, par des mises en formes conditionnelles dans Excel. « Construire sur Excel permet de réduire les coûts de développements en regard de l’apport applicatif « , assure Daniel Cohen-Zardi.
« Open XML reçoit un accueil positif unanime dans la production automatisée des documents côté serveur », assure le dirigeant. D’autant plus unanime que la standardisation de ses spécifications au sein de l’Ecma en décembre 2006 s’affiche comme un facteur de stabilité. Mais surtout, comme le précise le porte-parole de SoftFluent, « aujourd’hui avec Open XML, on n’a pas besoin d’Office sur serveur pour générer des documents XML ».
Donner le pouvoir métier à l’utilisateur
Ce que confirme Cyril Mathey. « Open XML bénéficie aussi à la plate-forme Java », déclare l’architecte produits BRMS (Business Rule Management System) chez Ilog. Le spécialiste de l’optimisation des règles métiers sous environnement .Net et Java a notamment porté son choix sur Office 2007 pour « donner le pouvoir métier à l’utilisateur ». L’objectif est de décentraliser l’information et la rendre accessible aux non informaticiens qui produisent la valeur ajoutée de l’entreprise et sont mieux à même d’en définir les axes d’évolution.
Rules for .Net, l’outil d’Ilog, s’oriente ainsi autour de trois grands composants : un référentiel pour stocker et gérer les règles métier; un moteur de règles; et un front end (point d’entrée du système d’information) pour l’application des règles. Cette architecture permet ainsi à l’utilisateur de modifier des règles métiers sans avoir pour autant à modifier le code de l’application. « Open XML permet de manipuler facilement les données sans changer l’infrastructure du document », soutient Cyril Mathey. Et de montrer, lors d’une courte démonstration, la simplicité avec laquelle il intègre de nouvelles règles d’éditions de facturation à partir d’un fichier Word.
De son côté, Nicolas Clerc, co-fondateur du cabinet conseils Tekigo, développe le projet GAPS pour Schneider Electric (à travers son activité d’éditeur de logiciels et progiciels). GAPS est une application permettant de gérer le cycle de vie complet d’un logiciel, de sa conception par le bureau d’études à son exploitation par les commerciaux. « Le but est de créer une approche collaborative en améliorant l’intégration des outils bureautiques », signale Nicolas Clerc.
Quel format de données?
« Lors du développement du projet, très vite s’est posée la question du format des données », témoigne l’intervenant. La réponse ne s’est pas faite attendre et le choix s’est porté sur Open XML qui permet de « travailler de manière indépendante de l’outil utilisé ». Tekigo a ainsi créé une nouvelle extension de fichier, .gapsx (en échos aux extensions XML des formats .doc, .xls, etc.) qui sert de container de données XML, avec les données métier et les informations de data binding (qui permet d’automatiser la transformation d’un modèle de données en un modèle de données objets dans un langage de programmation).
Lors d’une rapide démonstration, Nicolas Clerc a ainsi mis en évidence des données modifiées à partir de Word et automatiquement intégrées dans l’application GAPS. L’autre avantage mis en évidence à travers la création de ce container basé sur Open XML est sa capacité à intégrer, derrière un unique fichier, les différents éléments (les informations Word, les données XML et les informations de binding dans l’exemple) qui permettront de l’exploiter. » Cela permet d’échanger les données indépendamment de la plate-forme », résume Nicolas Clerc.
Lors de la phase de normalisation ISO du format concurrent ODF (Open Document Format), Microsoft ne cessait de rappeler la supériorité d’Open XML en mettant en avant l’intégration des schémas métiers, notamment dans Office 2007. A travers quelques cas utilisateurs, Microsoft a aujourd’hui illustré ses précédentes prétentions. Ce qui n’empêche pas de nombreuses organisations, à commencer par l’administration française, à faire le choix de l’ODF format original la suite bureautique alternative OpenOffice.org en version 2.x. Qu’à cela ne tienne, des outils de traduction se développent afin d’assurer l’interopérabilité entre les deux formats.