Opera : une fonction ad-block native permettrait de gagner en vélocité
Opera déballe une nouvelle version de son navigateur Internet qui intègre par défaut un outil adblocking. Et les pages Web s’afficheraient plus vite.
Opera Software exploite un navigateur Internet (pour ordinateurs et smartphones) mais aussi une division spécialisée dans la publicité en ligne. Cela ne l’empêche pas d’annoncer une mouture de son browser intégrant nativement une technologie d’ad-blocking (blocage de la publicité).
Mais, la société norvégienne, en train d’être rachetée par le fonds chinois Golden Brick, entend faire rimer ici technologie native avec rapidité de chargement des pages internet. Selon Opera Software, le blocage se produit au niveau du moteur Web de son navigateur, d’où le gain en vélocité.
Opera annonce qu’avec son ad-blocker, certaines pages peuvent être téléchargées jusqu’à 90% plus rapidement. Toujours selon la société, ce serait aussi 40% plus rapide qu’avec des extensions d’adblocking classiques.
Opera (du moins la déclinaison navigateur pour les ordinateurs) devient ainsi le premier acteur du marché des browsers à intégrer une telle fonctionnalité par défaut. Mais sa part de marché demeure faible : 2% selon les données StatCounter.
Le groupe scandinave reconnait que la publicité a largement contribué à l’essor d’Internet, permettant à des millions d’internautes d’accéder à des sites Web gratuitement. Mais il s’empresse d’ajouter que les publicités sont aussi devenues trop invasives et trop nombreuses. Au point d’en perturber l’expérience utilisateur.
Opera constate tout simplement que, selon une étude de PageFair/Adobe, le nombre d’internautes utilisant des outils d’adblocking a augmenté de 41% entre 2014 et 2015 (pour les ordinateurs).
L’IAB (organisation qui fédère les acteurs de la publicité en ligne) semble avoir pris conscience des dérives de la publicité en ligne.
Elle a d’ailleurs lancé en octobre 2015 un nouveau standard de publicité baptisé L.E.A.N. (pour « Light Encrypted, Ad choice supported & Non-invasive ads ») visant à promouvoir des publicités plus « légères ». Mais, pour l’heure, la techno tarde à apparaître.
La branche française de l’IAB est consciente également de cette problématique : elle reconnaît les dérives mais s’oppose fermement aux éditeurs de logiciels anti-pub qui pratiqueraient une forme de racket vis-à-vis des éditeurs.
Actuellement, la nouvelle mouture d’Opera exclusivement destinée aux ordinateurs est disponible via le canal « Developer ». Elle permet d’activer ou de désactiver le système ad-blocking pour chaque site, simplement en cliquant sur l’icône en forme de bouclier située dans la barre d’adresse, ce qui active (ou désactive) un petit commutateur.
Des statistiques indiquant le nombre de publicités bloquées sont également fournies pour la page courante et pour le nombre total de publicités bloquées.
Il est aussi possible de benchmarker la vitesse de chargement de la page Web courante avec et sans ad-blocker activé.
En désactivant l’ad-blocker sur un site Internet donné, ce dernier est ajouté à une liste d’exceptions qu’on peut gérer depuis les paramètres d’Opera.
(Crédit photos : @Opera)