Alors même qu’il a entrepris une profonde restructuration de ses activités mondiales (voir édition du 15 septembre 2005), HP vient de conclure un accord définitif portant sur l’acquisition de Mercury Interactive. Avec cette opération, d’un montant de 4,5 milliards de dollars en cash, le groupe s’empare de l’un des pionniers des logiciels de test, de gestion des changements et d’optimisation de la performance des applications.
Il entend ainsi consolider son offre applicative et signe sa première opération d’envergure de croissance externe depuis le départ de Carly Fiorina en févier 2005 (voir édition du 9 février 2005). Vu sous un autre angle, on peut également affirmer qu’avec la prise de contrôle de Mercury, HP signe sa plus grosse acquisition depuis sa fusion avec Compaq en septembre 2001.
Les solutions de gestion des applicatifs de Mercury seront intégrées au portefeuille de solutions de supervision des logiciels, matériels et réseaux informatiques OpenView d’HP, lui permettant de mieux rivaliser avec des offres comme Tivoli (IBM), Remedy (BMC Software) ou encore Unicenter (Computer Associates). Elles devraient aussi renforcer les compétences du groupe dans le BTO (Business Technology Optimization) en lui offrant une nouvelle possibilité d’identification et d’administration des différents systèmes IT présents dans les datacenters.
Via cette acquisition, HP remporte également Systinet, un fournisseur de logiciels et de services de gouvernance et de gestion du cycle de vie des architectures orientées services (SOA), entré dans le giron du groupe Mercury début 2006 pour 105 millions de dollars (voir brève du 13 janvier 2006).
Une entreprise au coeur d’un scandale financier
Créé en 1989 en Israël, Mercury Interactive a depuis installé son siège aux Etats-Unis. L’éditeur dispose de bureaux dans 26 pays, dont la France, où il emploie une centaine de salariés (voir édition du 18 mai 2006). Ses 3000 salariés devraient conserver leurs emplois une fois l’opération finalisée au quatrième trimestre 2006 vraisemblablement.
Un point d’interrogation reste néanmoins en suspens. Il s’agit de l’implication récente de Mercury Interactive dans un scandale financier lié à » l’antidatage » de stock options par certains de ses dirigeants. Cette pratique, qui lui aurait permis de maximiser les éventuels bénéfices pouvant être tirés de ses stock options, s’est notamment traduite par le limogeage de son PDG, Amnon Landon, en novembre 2005, et par une suspension de la cotation du titre au Nasdaq, en janvier 2006.
La firme doit toujours répondre à plusieurs plaintes qui ont été déposées contre elle par des actionnaires. Une enquête de la SEC (Securities and Exchange Commission) est également en cours.
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