Pavé dans la mare stagnante des codecs audio, le dénommé Opus, ouvert et libre de droits, est en passe de s’imposer comme un standard pour les éditeurs de logiciels.
Google, Microsoft (via sa filiale Skype) ou encore Mozilla oeuvrent à son développement depuis 2009.
Standardisé en juillet dernier, Opus a vu ses spécifications publiées la semaine passée.
Son dépôt auprès de l’organisme de certification compétent, en l’occurrence l’Internet Engineering Task Force (IETF), remonte à septembre 2010.
Deux ans plus tard, voici que nouveau venu s’oppose aux nombreuses solutions propriétaires (AAC, AMR, FLAC, MP3, etc.) présentes de longue date sur le marché, avec à son actif un argument : il constitue, au dire de ses créateurs, le compromis idéal entre qualité et frugalité.
Pour restituer la voix à faible latence, ce petit nouveau utilise SILK, le codec propriétaire de Skype, passé open source pour l’occasion, et dont l’arrivée remarquée, en 2009, tenait à sa couverture effective d’une large bande de fréquences : 50 à 12 000 Hz.
La restitution musicale est confiée à un autre codec : CELT, oeuvre de la fondation Xiph.org, à qui l’on doit aussi l’OGG Vorbis.
Les deux algorithmes peuvent interagir et s’adapter aux conditions d’utilisation, tout particulièrement en fonction de la bande passante disponible.
Sur une plage à 48 KHz, la fréquence d’échantillonnage, constante ou variable, peut atteindre les 510 Kbit/s, soit plus que la qualité CD (320 Kbit/s). Un choix non négligeable face au MP3 ou l’AAC.
Ce qui s’avère pertinent pour la musique, notamment dans les téléphones mobiles et les baladeurs, l’est moins pour la voix sur IP, comme le soulignent les équipes de Skype.
A cet égard, les efforts de Microsoft et consorts se sont portés sur le spectre de 8 à 128 Kbit/s, où Opus se trouve rivaliser avec AMR et Speex, ses principaux concurrents sur ce segment.
Entre niveau d’échantillonnage et latence, en mono comme en stéréo, le rapport est idéal : moins de 20 ms jusqu’à 80 Kbit/s sur deux canaux. A noter par ailleurs une gestion avancée des trames dynamiques.
L’IETF a assuré qu’Opus serait le standard obligatoire pour tous les logiciels intégrant la technologie WebRTC (Real-Time Communication).
Côté vidéo, quitte à ce que le H.264 en fasse les frais, Google et Skype militent pour une adoption du codec open source VP8.
Grâce à lui, les flux audiovisuels peuvent circuler entre deux navigateurs sans recours à une quelconque solution propriétaire, qu’il s’agisse d’un module d’extension personnalisé ou spécifique à chaque OS.
Le streaming en temps réel devient alors réalité au sein même des sites et applications Web.
Témoin les premières expérimentations menées avec la bêta de Chrome 21, sa prise en charge du couple microphone-webcam et une démonstration pleine d’enseignements.
Crédit image : agsandrew – Shutterstock.com
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