Oracle confronté à la jeunesse de l’e-learning
Le groupe informatique américain, Oracle, qui s’essaie à l’e-learning, la formation à distance, depuis près d’un an semble avoir du mal à convaincre. Sa plate-forme, iLearning, qui permet d’intégrer tout type de contenu, n’a toujours pas de clients français. Une situation toutefois normale selon Oracle qui estime que le marché est jeune et qu’il faut éduquer les entreprises.
Positionné sur l’e-learning depuis novembre 2000, Oracle ne cache pas que le marché est toujours en phase d’évangélisation. Sa plate-forme Oracle iLearning permettant aux entreprises de greffer différents contenus afin de former leurs employés n’a toujours pas convaincu les sociétés en France, même si l’américain annonce plusieurs projets pilotes. Aux Etats-Unis, seuls trois clients ont intégré cette plate-forme dans leur stratégie de formation à distance. Disponible pour 372 francs (56,71 euros) par an et par utilisateur, la plate-forme qui est entièrement externalisée peut supporter tout type de contenu. L’entreprise peut ainsi adapter une formation propre à son coeur de métier ou tout simplement intégrer des modules de formation classique tels la bureautique, le management…
A côté de cette plate-forme, Oracle propose un portail d’accès, Oracle Learning Network (OLN), une solution de formation à distance, et qui ne concerne que les applications Oracle. La formation, accessible uniquement pour une population d’informaticiens et de chefs de projet, connaît pourtant un certain succès. 75 000 personnes sont en effet abonnées à ce service qui coûte 3 061 francs (466,65 euros) par an et par utilisateur. De quoi démontrer que le concept de formation à distance a une réelle place. Pour autant, ce type de formation ne remplace pas les séminaires proposés par Oracle. Pour Edouard Dupressoir, responsable marketing d’Oracle University France, c’est-à-dire la division de formation d’Oracle, l’e-learning à ce niveau ne représente pas une solution unique, mais bel et bien un accompagnement d’une formation traditionnelle.
Le marché refuse la coquille vide
La différence en terme de popularité est très nette entre les deux solutions. Le concept d’e-learning est peut être encore trop vague pour que les entreprises puissent réellement en percevoir tout le potentiel, notamment quand la technologie se vend sans le contenu. Alors que le service déjà structuré et présentant une offre bien précise semble au contraire fonctionner. Une fois de plus, c’est la valeur ajoutée à la technologie qui semble faire la différence. Par ailleurs, OLN s’adresse à des personnes rodées à l’outil informatique, alors que la solution iLearning cible des personnes de tout type, tant technophiles que technophobes.
« Le concept de l’e-learning est encore extrêmement récent et les entreprises ne peuvent basculer du jour au lendemain leur programme de formation classique sur ce concept de formation à distance. Si, en théorie, l’e-learning permet d’implémenter une solution de formation en très peu de temps, l’entreprise doit d’abord définir ses besoins et préparer ses employés. Cela prend du temps », explique Edouard Dupressoir. Et d’ajouter que les entreprises ont tout de même réalisé qu’elles pouvaient faire de fortes économies grâce à l’e-learning. En outre l’externalisation devrait permettre de s’affranchir d’une équipe d’informaticiens. Pour autant, la période d’évangélisation selon Edouard Dupressoir ne devrait pas durer. Selon lui, 2002 devrait marquer le décollage, et l’explosion devrait se produire dans 4 ans. Selon IDC, la part de l’e-formation dans les dépenses des grands groupes français dépassera 15 % en 2004.