Oracle défend son OPA sur PeopleSoft à Bruxelles
Cette semaine, Oracle a tenté une dernière fois de convaincre les autorités antitrust européennes du bien-fondé de son projet de fusion avec Peoplesoft.
Econduit aux Etats-Unis (voir édition du 11 mars 2004), Oracle a défendu mercredi et jeudi devant les autorités antitrust européennes son projet d’OPA hostile de 9,4 milliards de dollars sur son concurrent PeopleSoft. Comme leurs homologues américains, les gardiens du respect des règles européennes en matière de concurrence s’inquiètent des conséquences sur le marché des PGI d’une telle fusion (voir édition du 15 mars 2004). Elle aboutirait, selon eux, à la création d’un duopole constitué de SAP et d’Oracle, qui se traduirait pour les clients par moins de choix, moins d’innovation et des prix plus élevés.
L’axe de défense choisi par Oracle est le même des deux côtés de l’Atlantique : l’éditeur exhorte les autorités antitrust à ne pas prendre en compte dans leur enquête uniquement les fournisseurs d’applications de gestion destinées aux grands comptes, mais également les nombreux éditeurs visant le midmarket. A commencer par Microsoft dont Oracle estime qu’il « étend de manière agressive sa position dans les logiciels d’applications pour les entreprises ». La Commission européenne a également auditionné des entreprises utilisatrices d’applications de gestion et les concurrents d’Oracle – à commencer par Peoplesoft, mais également SAP, Baan ou encore Siebel mais pas Microsoft. En vertu de la législation, la Commission européenne doit se prononcer sur l’opération le 11 mai prochain. Aux Etats-Unis, le ministère de la Justice a contesté l’opération en février dernier (voir édition du 27 février 2004) mais doit attendre l’issue d’un procès devant débuter le 7 juin.