Oracle va lancer une suite SOA destinée à contrer SAP Netweaver
L’éditeur américain de bases de données prépare une suite logicielle dédiée
aux architectures orientées services (SOA).
Oracle va lancer sa suite SOA 10g version 3 dans le courant de l’automne. L’éditeur avait publié la semaine dernière une version préliminaire destinée aux développeurs. La mise à jour réunit des composants des produits middleware d’Oracle Fusion qui offrent une série de fonctionnalités courantes nécessaires pour créer des applications.
Oracle offre une version de sa suite SOA 10g R3 pour le serveur d’application Oracle et une autre déclinaison pour les serveurs d’application tiers. La suite va fédérer les applications Oracle BPEL Process Manager, Web Services Manager, Business Activity Monitoring, Enterprise Service Bus et les produits Business Rules. Dans la suite dédiée au serveur d’applications Oracle, les produits ESB (Enterprise Service Bus ou bus applicatif pour l’intégration d’applications) et Business Rules ne sont pas fournis car ils sont pas directement intégrés dans le serveur d’application.
Ashish Mohindroo, directeur des produits middleware Fusion d’Oracle, a précisé que les applications Fusion étaient essentiellement concentrées sur les architectures orientées service (SOA). La SOA permet de développer et de maintenir des applications au sein d’une entreprise. Plutôt que de concevoir entièrement de nouvelles applications, la SOA permet aux développeurs de réutiliser le code entre les différents services et de partager les ressources à travers toute l’entreprise.
La principale modification apportée au nouveau produit SOA d’Oracle porte sur le regroupement de l’ensemble des composants dans une seule et même suite. Les composants individuels demeureront également disponibles sous forme de modules autonomes. « Tous ces composants étaient déjà proposés auparavant. Nous les avons simplement regroupés en une plate-forme cohésive unifiée », a confié Ashish Mohindroo àVnunet.com. Le regroupement des applications en une seule et même suite facilite la gestion des applications pour les entreprises, ajoute-t-il. « L’utilisation d’une couche de métadonnées communes présente cet avantage que toute modification d’une règle d’entreprise sera automatiquement répercutée à travers l’ensemble des composants de la pile SOA » , affirme Ashish Mohindroo. « Cela permettra de modifier les applications et la logique d’entreprise plus facilement que dans le passé, lorsque ces composants étaient disponibles individuellement. »
D’après l’analyste, Oracle cherche à reproduire la plate-forme unique de développement d’applications SAP Netweaver, et non à créer une véritable offre SOA. « [Oracle] a les yeux rivés sur SAP. Ils voient SAP comme un concurrent bien plus sérieux que les plates-formes IBM Websphere ou BEA. Ils cherchent par conséquent à reproduire et à améliorer la stratégie SAP. », conclut Jason Bloomberg.
Mais ce raisonnement est mis en doute par Jason Bloomberg, un analyste du cabinet ZapThink. « L’idée d’une suite SOA relève de l’oxymore », confie-t-il à Vnunet.com. « La SOA offre aux entreprises la meilleure approche qui soit sur leurs produits logiciels. L’intérêt est d’acheter des logiciels qui intègrent des normes capables d’interagir entre elles. Si tel est le cas, pourquoi vouloir acheter une suite ? » L’expert précise sa pensée. « La question est de savoir comment fonctionnent les composants séparément. Les clients devront-ils acheter la suite complète pour la faire fonctionner ? Si c’est le cas, cette solution SOA est tout à fait inappropriée. »