L’énergie du désespoir pour Orange et Bouygues Telecom ?
Le 1er avril 2016, les deux opérateurs avaient officialisé l’échec de leurs négociations pour un éventuel rapprochement.
Trois jours plus tard, ils auraient repris les discussions en se réunissant avec SFR (Altice) et Free (Iliad). Mais en vain, à en croire le JDD.
Les engagements pris à cette occasion par chacun des participants laissent suggérer d’une véritable volonté de ramener le marché des quatre à trois acteurs.
Orange était, en l’occurrence, prêt à assumer les principales pénalités financières dans le cas où l’Autorité de la concurrence viendrait à rejeter l’opération.
Free oubliait pour sa part ses conditions suspensives – accès à au moins 75 % des points hauts du réseau – sur le transfert des antennes Bouygues Telecom.
Quant à Numericable-SFR, il s’engageait à supporter davantage les garanties du passif.
« On était à genoux devant [Martin Bouygues] », confie un responsable d’un des opérateurs.
Il se murmure que l’intéressé aurait décliné l’offre dans l’espoir d’arracher au gouvernement post-2017 la possibilité de racheter la participation que l’État détient encore dans Orange (23 % du capital)… et ainsi de devenir le premier actionnaire.
Considérant cette opération de consolidation comme incontournable pour le secteur français des télécoms, Bercy était lui aussi prêt à assouplir sa position, selon Silicon.fr. Notamment en ramenant de 7 ans à deux ans et demi le gel de la participation de Bouygues dans Orange – une clause destinée à empêcher le groupe BTP de monter trop rapidement au capital.
Le blocage du droit de vote – finalement double – de Bouygues aurait par ailleurs été limité aux seules grandes décisions stratégiques.
Selon des informations que « la bande des quatre » n’a jamais confirmée, Orange était prêt à mettre 9 milliards d’euros sur la table. 4 000 points hauts du réseau mobile (sur 15 000) et 300 boutiques (sur 550) auraient été revendues à Free pour 2,2 milliards d’euros. SFR aurait récupéré, pour 4,3 milliards, le reste de l’infrastructure, ainsi que les clients low cost (B&You) et entreprise.
Bouygues devait récupérer 12 % du capital d’Orange sous certaines conditions imposées par Bercy ; celles-là mêmes qui auraient fait capoter l’affaire, Martin Bouygues les jugeant inacceptables.
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