Orange – Bouygues Telecom : un rapprochement avec ou sans TF1 ?
Orange étudierait-il, dans le cadre de son rapprochement avec Bouygues Telecom, une prise de participation à hauteur de 10 % du capital de TF1 ?
Si l’Élysée fait la une dans le Canard enchaîné de ce 30 décembre, c’est avant tout pour le débat sur la déchéance de nationalité, mais aussi pour son implication dans les prétendues « négociations secrètes Orange-Bouygues-TF1 ».
Pour sa dernière édition de l’année, l’hebdomadaire satirique revient sur cette « position controversée » du gouvernement, qui détient 13,5 % du capital de l’opérateur historique.
Il affirme surtout qu’Orange et Bouygues Telecom n’ont « jamais été aussi proches » d’un accord aux termes duquel le premier rachèterait les activités du second dans les télécoms… tout en s’intéressant à ses actifs médias.
Sur ce dernier point, Orange pourrait monter à 10 % du capital de TF1, filiale du groupe Bouygues.
A l’Élysée comme à Bercy, on n’émet pas de commentaire. Il s’agirait tout simplement d’une information « fantaisiste », à en croire une source dite « proche du dossier » par Reuters.
Voilà trois semaines que la température monte dans ce dossier.
Une dépêche Bloomberg avait mis le feu aux poudres le lundi 7 décembre : en substance, Orange serait entré dans des discussions préliminaires pour acquérir Bouygues Telecom, mais aussi des « actifs médias » du groupe Bouygues – lequel se recentrerait sur l’immobilier et le BTP, non sans prendre une part minoritaire dans le nouvel ensemble.
Le sujet aurait été évoqué le jour même par Stéphane Richard, P-DG d’Orange, lors d’un séminaire avec les membres du conseil d’administration et du comité exécutif. Les contacts avec Bouygues auraient repris juste après le processus d’enchères pour l’attribution des blocs de fréquences 700 MHz.
Bouygues avait rapidement réagi en démentant toute intention de sortir des secteurs télécoms et audiovisuel.
Quelques jours plus tard, Nonce Paolini avait enfoncé le clou lors d’une audition devant le CSA. Le P-DG de TF1, qui passera la main à Gilles Pélisson en février 2016, a assuré qu’il n’existait « aucune discussion » en ce sens.
Du côté du gouvernement, on se déclare, par la voie du ministre de l’Économie Emmanuel Macron, favorable à un scénario de retour à trois opérateurs.
En sachant qu’un rapprochement attirerait nécessairement l’attention des autorités de régulation. Plus encore si on considère que selon BFM Business, Vivendi pourrait s’impliquer en apportant à Orange sa participation de 20 % dans Telecom Italia (héritant ainsi d’environ 8 % du capital de l’opérateur historique).
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