Dans notre édition du 12 février 2016, nous revenions sur l’investissement d’Orange Digital Ventures dans KissKissBankBank Technologies, start-up française qui exploite trois plates-formes de financement participatif.
Le crowdfunding n’est pas le seul axe stratégique de l’opérateur, dont le fonds dédié à l’innovation numérique a pris une participation dans trois autres jeunes entreprises.
L’une d’entre elles, nommée DataMi, s’est spécialisée dans le « sponsored data ». C’est-à-dire le paiement, par une entreprise, de la consommation de données mobiles d’un internaute.
Dans la pratique, l’accès à certains services (sites ou applications) n’est pas décompté du forfait. Il est pris en charge par un annonceur, une marque ou un éditeur qui souhaite augmenter la visibilité de son offre.
On peut donner l’exemple d’une banque qui, pour démocratiser l’accès à ses services en ligne, paierait la consommation data de ses clients. Ou d’un commerçant qui couvrirait les frais de connexion associés au téléchargement de son app mobile.
D’autres scénarios sont envisageables, dont celui du « data reward ». En d’autres termes, une enveloppe data offerte en échange d’une application téléchargée, d’une publicité visionnée…
Ce modèle, déjà adopté par certains opérateurs télécoms (DataMi revendique des partenariats qui permettent à sa plate-forme de couvrir 1,3 milliard d’individus), est particulièrement scrutée par le régulateur aux États-Unis, après l’adoption de la loi sur la neutralité du Net.
Orange Digital Ventures s’inscrit dans un tour de table de 10 millions de dollars que la start-up fondée en 2012 compte exploiter pour déployer son modèle sur les marchés où l’Internet mobile se développe rapidement.
Le fonds rattaché à l’opérateur historique rejoint par ailleurs Cisco et Verizon Ventures au capital de Veniam, qui se positionne sur le déploiement de l’Internet très haut débit et des services associés dans la ville intelligente.
Son modèle se base sur le concept de « l’Internet des objets en mouvement ». Ce sont en l’occurrence les flottes de véhicules connectés qui deviennent les agents du réseau de connectivité, tout en permettant la collecte de données pour le fonctionnement de la smart city.
À l’appui de ce tour de financement de 22 millions de dollars, Veniam compte étendre à Londres, New York et Singapour son modèle déjà opérationnel à Porto, y compris dans des espaces « restreints » comme les ports maritimes.
Orange Digital Ventures met également ses billes dans Wevr, en rejoignant HTC, Samsung et AME Cloud Ventures (le fonds de Jerry Yang, cofondateur de Yahoo) au capital de cette plate-forme d’hébergement de vidéos qui fonctionne sur le modèle d’un YouTube, mais avec une spécialisation dans la réalité virtuelle.
Wevr permet donc aux créateurs (studios hollywoodiens, indépendants) de monétiser leurs vidéos immersives sur les différentes plates-formes grand public : Oculus Rift, HTC Vive, PlayStation VR, Samsung Gear VR, Google Cardboard…
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