La technologie blockchain, qui sous-tend notamment la monnaie virtuelle Bitcoin, retient l’attention d’Orange.
Via son fonds corporate Orange Digital Ventures, qui finance le développement des start-up du numérique et des télécoms via des prises de participation minoritaires, l’opérateur prend part au 2e tour de table institutionnel (« Series B ») de Chain.
La jeune pousse basée à San Francisco – avec une antenne à New York – a levé 30 millions de dollars dans le cadre de cette opération souscrite par des leaders du secteur de la finance comme Visa, Citi et le groupe gestionnaire du Nasdaq.
Tous ces investisseurs, qui rejoignent des pointures de la Silicon Valley comme Khosla Ventures au capital de Chain, vont explorer conjointement les applications de la blockchain.
Orange n’en est pas à sa première initiative en la matière. Témoin l’initiative Chainforce lancée par ses soins et qui consiste à repérer les start-up spécialisées blockchain pour leur proposer des « cas pratiques ».
C’est cette même logique de mise en situation qui prévaut dans le discours de Pierre Louette. Le directeur adjoint d’Orange et président d’Orange Digital Ventures est formel : « Devenir un partenaire clé et un investisseur de Chain nous permettra d’apprendre plus vite et de lancer des essais autour de [la blockchain] ».
Mais comment l’offre de Chain se positionne-t-elle concrètement ? La société collabore avec de grandes institutions, essentiellement dans le domaine financier, pour concevoir, déployer et exploiter des réseaux blockchain spécialement créés pour gérer le transfert d’actifs particuliers.
Ces réseaux privés sont interopérables, entre eux et avec d’autres normes open source de la blockchain. Restant basés sur le protocole Bitcoin, ils fonctionnent sur le modèle P2P en tant que registres par cryptographie et qui enregistrent de manière infalsifiable des échanges d’informations, sans intervention d’une autorité centrale.
Offrant un haut niveau de traçabilité (on ne supprime jamais d’opération), la blockchain doit permettre d’éviter les frictions liées aux canaux « traditionnels ». Illustration avec les travaux du Nasdaq, qui entrevoit une manière d’accélérer les échanges d’actions sur sa place de marché réservée aux sociétés privées s’apprêtant à faire le grand saut vers les marchés publics.
Du côté de Citi, on teste une monnaie virtuelle (le Citicoin) destinée à faciliter le transfert d’argent à l’international. Pour le groupe bancaire, c’est surtout l’occasion de réduire ses coûts, le contrôle des transactions – et la couche de sécurité – étant amenés à être délégués aux clients qui accepteront de prêter un peu de puissance de calcul en échange de Citicoins.
Sur son site Internet, Chain évoque aussi le cas des cartes-cadeaux : la diminution du nombre d’intermédiaires pour les transactions limite les risques de fraude. Et de mentionner une autre possibilité qui pourrait intéresser Orange : le transfert de minutes de communication entre opérateurs télécoms.
Crédit photo : mtmmarek – Shutterstock.com
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