L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a saisi l’Autorité de la concurrence contre Orange pour abus de position dominante.
Elle lui reproche d’employer des tactiques déloyales pour empêcher des clients « Open » de l’opérateur (du nom de son offre quadruple play) de le quitter et d’aller voir la concurrence.
Lancées en aout 2010, les offres « Open », le quadruple play d’Orange, avaient séduit plus d’un million d’abonnés en novembre 2011.
Selon UGC-Que Choisir, l’offre Open présente un « caractère empoisonné« .
L’association de lobbying pro-consommateurs veut « purger [l’offre] de ses caractéristiques commerciales potentiellement anticoncurrentielles » avec l’aide de l’Autorité de la concurrence.
Attirés d’emblée par le package de services multi play à un prix attractif, les clients pourraient regretter à long terme d’avoir cédé aux chants des sirènes de Capri, malgré les avertissements de Circée.
« L’UFC-Que Choisir refuse que des caractéristiques commerciales perverses faussent le marché et entravent la concurrence. »
Toujours dans sa communication, l’UFC-Que Choisir prend un exemple concret : le changement d’une option dans le forfait mobile renouvelle automatiquement la période d’engagement pour l’Internet et la téléphonie fixe.
Orange refuserait également la portabilité des numéros fixes et mobiles lors d’une résiliation.
Et une fois passé en « Open », impossible de résilier la partie fixe ou mobile séparément.
Bref, c’est tout ou rien et c’est trop selon l’association.
La direction d’Orange a réagi auprès de l’AFP : « Il n’y a aucun engagement sur la partie fixe, et on peut résilier son offre triple-play sans que soit résiliée la partie mobile. »
Contacté par ITespresso.fr, Grégoire Kopp, juriste concurrence pour l’UFC-Que Choisir, reste intraitable: il est difficile contractuellement de quitter l’offre Open.
« Par exemple, quand on demande la portabilité du numéro [en cas de changement d’opérateur, ndlr], on perd Orange Open avec sa messagerie et ses identifiants alors que le client peut avoir depuis des années. »
Alors que Free Mobile arrive très prochainement, l’association de défense des consommateurs tape du poing sur la table.
« Quand on est en position dominante comme Orange sur le marché multi-services, des stratégies à court terme pour verrouiller la concurrence sont illégales dans le jeu de la concurrence. »
Orange se défend bien d’abuser de sa position : « En juin 2010, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis positif sur la ‘vente croisée d’abonnements’, et Orange s’est basée sur cet avis et ses modalités pour lancer son offre ‘Open’« .
Gregoire Kopp conteste qu’Orange ait reçu un blanc seing de l’Autorité, soulignant qu’elle avait au contraire mis en garde les opérateurs contre les possibles dérives à éviter.
Or « ces dangers se sont finalement réalisés. »
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