Orange vient d’annoncer, ce 2 juillet, que le groupe n’était plus intéressé par l’acquisition de Bouygues Telecom.
« Orange a exploré les possibilités de participer à une opération de consolidation du marché français des télécoms, et juge que les conditions que le Groupe avait fixées ne sont pas réunies aujourd’hui pour y donner suite », indique l’opérateur dans un communiqué laconique.
Une communication d’autant plus surprenante en termes de calendrier que Bouygues avait précédemment officiellement annoncé avoir mis fin aux discussions sur un éventuel rapprochement avec l’opérateur historique et sa volonté de privilégier la poursuite d’un développement autonome.
Une stratégie qui s’est notamment traduite par l’annonce d’un nouveau plan de suppression de 1516 emplois le mois dernier et passera éventuellement par la restructuration de son système d’information.
Mais il faut croire que, officieusement, les discussions se poursuivaient entre Orange et Bouygues. L’opérateur historique avait d’ailleurs mandaté les banques Lazard et Crédit suisse pour étudier le dossier. Fin mai, Stéphane Richard, PDG d’Orange, déclarait s’intéresser à Bouygues Telecom pour « un certain nombre d’actifs dans la partie réseau, les fréquences et aussi les ressources humaines ».
Sans oublier les quelques 12 millions de clients (dont près de 10 millions mobiles) de Bouygues Telecom. Le scénario avait même séduit les syndicats.
Dans le schéma initial, et afin de respecter l’équilibre concurrentiel sur un marché qui reviendrait à trois opérateurs, l’acquisition de Bouygues Telecom par Orange serait passée par la rétribution d’une partie du réseau mobile de Bouygues à Iliad/Free Mobile.
Faute de licences en 800 MHz pour la 4G et face à la faible densité (en regard de ses concurrents) de sa jeune infrastructure 3G, le 4ème entrant sur le marché mobile trouverait un intérêt certain à disposer d’un réseau opérationnel complet. Iliad entrait donc également dans la boucle des discussions. Le groupe créé par Xavier Niel aurait même fait une offre informelle pour acquérir Bouygues Telecom… qui n’a pas donné suite, note Silicon.fr.
Aucun des acteurs, tant du côté d’Orange que de Bouygues ou de Free, ne souhaite faire de commentaire sur la décision du premier opérateur français. Mais on peut supposer que les négociations n’ont pas aboutie faute d’avoir pu trouver un accord bénéfique et créateur de valeur pour Orange, qui rappelle qu’il n’a besoin de personne pour poursuivre son développement.
Bouygues se montrerait-il trop gourmand sur la valorisation de sa filiale opérateur (le chiffre de 7 à 8 milliards d’euros a circulé) aux yeux d’Orange ? Free resterait-il bloqué sur le 1,8 milliard d’euros négocié avec Martin Bouygues début mars pour acquérir une partie de son réseau mobile dans le cadre de la bataille du rachat de SFR alors que les conditions sont différentes aujourd’hui ?
Autant d’hypothèses pour l’heure non confirmées mais qui laissent entendre que le retour à un marché des télécoms avec trois opérateurs en France n’est plus d’actualité… au grand regret d’Arnaud Montebourg qui voyait la consolidation du secteur comme « inévitable ». A moins que les discussions ne reprennent mais cette fois entre Bouygues et Iliad directement.
Quizz ITespresso.fr : Connaissez-vous bien Bouygues Telecom ?
Crédit image : James Steidl – Shutterstock.com
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