Orange : Stéphane Richard décroche un nouveau mandat de quatre ans. Et pourtant…
Le conseil d’administration d’Orange maintient Stéphane Richard au poste de P-DG. Et pourtant, des obstacles se sont dressés.
Le conseil d’administration du groupe Orange a voté en faveur du renouvellement de Stéphane Richard au poste de P-DG pour un mandat de quatre ans. « Il a également approuvé les quatorze résolutions qui seront soumises au vote de l’assemblée générale du Groupe du 27 mai prochain », précise le communiqué de presse. « Le Conseil a notamment approuvé la résolution renouvelant le mandat d’administrateur de Stéphane Richard pour une période de 4 ans. »
Dans un tweet, Bétarice Mandine, en charge de la communication pour Orange, a officialisé l’annonce du renouvellement du mandat.
Bravo au Conseil d’@Orange pour sa confiance confirmée à Stéphane Richard! Richard 2: nouveaux défis, nouveaux horizons, nouvel élan #fierté
— Beatrice Mandine (@BeaMandine) 26 Mars 2014
Stéphane Richard rempile donc pour un deuxième mandat à la tête du premier opérateur. Et le principal intéressé ne cachait pas ses ambitions dans ce sens.
Pourtant, ce n’était pas évident plusieurs raisons : ses démêlés avec la justice d’abord. Impliqué dans l’affaire Tapie, Stéphane Richard est mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans l’enquête sur l’arbitrage privé lié à l’homme d’affaires scellé sous la présidence de Nicolas Sarkozy (à l’époque, Stéphane Richard était directeur de cabinet de Christine Lagarde alors ministre de l’Economie et des Finances). « Mais je veux rappeler que je conteste en bloc ma mise en examen et cela n’a rien à voir avec Orange », déclarait-il récemment aux Echos.
Ensuite, si Stéphane Richard est parvenu à apaiser le climat social après le départ de Didier Lombard à la tête d’Orange, on assiste à des soubresauts persistants comme cette nouvelle série de suicides de collaborateurs d’entreprise.
Dix salariés d’Orange se sont suicidés depuis le début de l’année. Soit « presque autant qu’au cours de toute l’année 2013 », a récemment alerté « l’Observatoire du stress et des mobilités forcées » monté par des organisations syndicales du groupe télécoms.
Pression politique : une tentative avortée d’Arnaud Montebourg ?
Enfin sur le front politique, Stéphane Richard n’a pas eu trop d’obstacles devant lui. Bien que l’Etat dispose d’une participation de 27% dans le capital d’Orange, il a droit de regard sur la gouvernance. Si le gouvernement ne semble pas avoir émis d’objections spécifiques au renouvellement du mandat de Stéphane Richard, on note toutefois qu’Arnaud Montebourg aurait été tenté de bousculer l’ordre des choses.
Dans la chronique Double Jeu tenue par les journalistes Pierre-Henri de Menthon et Airy Routier dans le magazine Challenges, il était écrit dans un numéro remontant à fin février que le ministre du Redressement productif aurait consulté l’Elysée pour placer éventuellement Jacques Veyrat (ex-9 Telecom) à la tête d’Orange. Mais il n’aurait pas été entendu à la Présidence de la République.
Finalement, au-delà de résultats financiers du groupe Orange qui tiennent la route, c’est peut-être l’ébullition actuelle dans le secteur télécoms a peut-être joué en la faveur de Stéphane Richard : chamboule-tout Free Mobile, négociation Vivendi- Numericable pour le rachat de SFR avec le groupe Bouygues en embuscade…En prônant une stabilisation nécessaire dans le « maelström des télécoms », c’était peut-être son meilleur atout.
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crédit : © Nicolas Gouhier ABACAPRESS.COM pour Orange