« Internet redevient payant ». David Bitton, le PDG d’Oreka, doit se rendre à l’évidence. Le fournisseur d’accès à Internet (FAI) qui fut le premier à proposer une offre d’accès « gratuit-gratuit » (abonnement + communications) est sur le point de passer à un nouveau modèle (voir édition du 20 février 2001). Depuis début février, il interroge ses abonnés, par le biais d’un questionnaire en ligne. « Nous cherchons à être toujours transparents », insiste David Bitton, qui s’excuse presque de la nouvelle offre en arguant que « c’était le seul moyen de préserver notre indépendance ». Nouvelle offre ou pas, Oreka se bat toujours pour les mêmes valeurs, son PDG est catégorique : « Nous défendons la gratuité, le ‘sans-engagement’ avec Oreka, pas de numéro de carte bleue, c’est un peu comme les formules ‘entrée libre’ des opérateurs de téléphonie mobile. » Début janvier, le FAI réduisait déjà le nombre d’heures en « gratuit-gratuit » de 18 à 6. Des heures qu’Oreka pouvait offrir à ses abonnés grâce à sa barre de publicité, « qui est aussi une barre de services », précise David Bitton. Mais les rentrées publicitaires insuffisantes devaient être complétées par les apports d’investisseurs qui ne sont plus au rendez-vous. « Nous avons rencontré les autres FAI », raconte David Bitton, « tous observent une baisse des dépenses marketing, les tarifs des FAI vont devoir augmenter », assure-t-il.
Pour 3 minutes payées à France Télécom, 1 minute offerte par Oreka
La nouvelle offre d’Oreka permettra de se voir offrir un quart du temps de surf. L’internaute se connectera en payant les communications au tarif local de France Télécom et engrangera ainsi un « crédit temps ». Ainsi pour 15 minutes de surf, il en gagnera 5 pour lesquelles Oreka paiera la communication. Mais attention : ces minutes offertes seront utilisables uniquement les soirs et week-ends. Le choix d’utiliser son « crédit temps » ou non s’effectue lors de la connexion et une fois ce dernier épuisé, l’internaute est déconnecté, « après avoir été prévenu », tient à préciser David Bitton. « Quant à la barre de publicité, elle devient facultative durant les heures payantes », explique le patron d’Oreka. « De plus, nous allons y ajouter de nouveaux services et réduire sa taille. Le questionnaire en ligne nous a montré qu’une part de nos utilisateurs plus importante que ce que nous pensions disposaient d’écrans de petite taille. La barre les gêne », ajoute-t-il.
Le nouveau tarif Internet de France Télécom (voir édition du 16 février) inquiète aussi Oreka, explique David Bitton. « Avant les 14 centimes [la nouvelle offre, Ndlr], les tarifs étaient de 28 centimes la minute en heures pleines (HP) et 14 centimes en heures creuses. Pour chaque minute payante, France Télécom nous reversait 17,8 centimes par heure pleine et 11,5 par heure creuse. Aujourd’hui, il n’y a plus que les heures creuses. » Résultat, les revenus d’Oreka sont diminués d’autant. Mais un bon nombre de fournisseurs d’accès sont aussi concernés, d’où sa réflexion : « On risque de voir les prix des abonnements augmenter. » Avec sa nouvelle offre, le PDG du FAI assure qu’Oreka sera le moins cher du marché pour ceux qui surfent moins de 15 heures par mois.
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