« Pour exister encore, héberger librement nos contenus, ne pas subir des publicités imposées ni fournir des renseignements personnels exploités ensuite à des fins marketing, créons une coopérative de consommation. Une coopérative d’hébergement numérique autogérée. » C’est par cette petite introduction qu’est accueilli l’internaute qui se rend sur Ouvaton.com, la première coopérative d’hébergement numérique autogérée du Net, qui ouvre ses portes ces jours-ci. « Pour ne pas être des dindons de start-up, devenons cuisiniers : soyons des hébergés-hébergeurs », poursuit le texte d’accueil. L’humour ne doit pas cacher l’intention qui se dessine derrière cette nouvelle forme d’hébergement et dont l’objectif est d’offrir une qualité de service à des coûts honnêtes. « Il n’y aura pas de service marketing qui saura mieux que les webmasters ce dont les webmasters ont besoin », peut-on lire sur le site. Autrement dit, pas de modification de contenu sans décision judiciaire, pas d’utilisation commerciale des données nominatives, pas de divulgation de données en dehors d’une procédure judiciaire et pas de publicité imposée sur les sites, notamment.
Une première sur le Web
Si les coopératives existent depuis plus d’un siècle, c’est une première sur le Net. Ouvaton est née à la suite de l’affaire Altern, un service d’hébergement gratuit et sans contrepartie que Valentin Lacambre s’était résigné à fermer à la suite de la loi sur la liberté de communication qui entraînait la responsabilité des hébergeurs (voir édition du 3 juillet 2000). Créée le 2 août 2000, l’association « Ouvaton les amis » a permis de réunir les 125 000 francs nécessaires à la création de la coopérative, notamment grâce à la participation des entreprises adhérentes Insite, Cosei, le Crédit Mutuel mabn, Gandi et Easter-eggs. Ouvaton s’inscrit dans le mouvement d’acteurs indépendants du réseau mondial entraîné par le Gitoyen (voir édition du 16 février 2001), un GIE (groupement d’intérêt économique) « non-marchand ».
Pour bénéficier de l’hébergement d’Ouvaton, il suffit de devenir membre de la coopérative (même si la coopérative a le droit de vendre ses services à des non-membres à condition que cette activité ne dépasse pas 20 % de son chiffre d’affaires) en souscrivant une part sociale (entre 50 et 100 francs). Cette somme annuelle permettra de bénéficier de 20 Mo d’espace disque, d’adresses e-mail à volonté et de 500 Mo de trafic par mois. « Mais la coopérative proposera différents services, dont l’hébergement en domaines propres », précise le site. Après les start-up, le développement d’Internet passera-t-il par les coopératives ?
Pour en savoir plus :Le site d’Ouvaton
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