OVH se plie en quatre pour adopter la « cloud-attitude »
Sur fond d’adoption de la marque OVHcloud pour avancer à l’international, l’entreprise française va réorganiser son offre en quatre « univers ».
« Comment faire pour que les gens comprennent instantanément ce que fait OVH ? »
Octave Klaba avait posé la question cet été sur le blog de l’entreprise, dont il préside aujourd’hui le conseil d’administration (la direction générale a été confiée fin août à Michel Paulin).
Il en est arrivé à une conclusion : la nécessité de changer la marque au profit d’OVHcloud.
La démarche s’accompagne d’une réorganisation de l’offre en quatre « univers » correspondant à autant d’« expériences client ».
Trois d’entre eux avaient été présentés il y a un an, lors de l’OVH Summit 2017 : OVHmarket, OVHspirit et OVHenterprise. OVHstack s’y est depuis lors ajouté.
Proposé pour l’heure uniquement en Europe, OVHmarket est présenté comme une « boîte à outils » pour les particuliers, les indépendants et les PME. Il regroupe offres d’accès internet (la fibre à 1 Gbit/s est mise en avant), téléphonie sur IP, hébergement et services applicatifs (e-mail, développement de la visibilité et de la réputation en ligne…).
OVHspirit regroupe les activités historiques de la firme roubaisienne dans le domaine de l’infrastructure. La gamme associée de serveurs sera enrichie d’ici à la fin de l’année avec quatre modèles destinés à des usages intensifs sur bases de données in-memory.
À fond l’IA
OVHstack est la brique destinée au DevOps. Elle sera complétée, à court terme, sur plusieurs plans. Notamment avec une plate-forme de machine learning « clés en main ».
Le catalogue s’est récemment élargi en partenariat avec Claranet et Cloudera, pour monter des clusters Hadoop. On notera aussi le lancement, en bêta privée, de Managed Kubernetes, version gérée de l’orchestrateur.
OVHenterprise est censé accompagner le développement des stratégies multiclouds. Octave Klaba le résume ainsi : « C’est OVHspirit et OVHstack pour les grosses boîtes ».
L’une des dernières annonces sur cette partie de l’offre concerne la migration à chaud et sans interruption des tâches de travail VMware.
OVH entend aussi développer une marketplace d’outils d’intelligence artificielle. Deux sociétés sont dans la boucle en l’état : Deepomatic (reconnaissance d’images) et Systran (traduction).
vGAFAM ou la confiance made in Europe
L’OVH Summit 2018, organisé ce 18 octobre, aura été l’occasion de revenir sur l’offre commerciale, mais aussi sur la stratégie de développement.
L’objectif du milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici trois ans est fixé. Un premier cap à 600 millions est visé sur l’exercice actuel (contre 500 millions sur celui achevé en septembre).
Outre l’internationalisation, illustrée par l’ouverture récente de deux datacenters aux États-Unis, la « confiance » est entrevue comme l’un des marqueurs de cette croissance.
Dans ce cadre, Octave Klaba projette, sous l’étendard vGAFAM, un écosystème d’un millier d’entreprises réalisant environ un demi-milliard d’euros de C.A. cumulé. Elles suivraient une logique de codéveloppement pour « grandir ensemble sans liens capitalistiques » et « créer des géants du Net en Europe ».
Pour reprendre les termes du fondateur d’OVH, vGAFAM, c’est « une manière d’organiser les entreprises sans concentrer le revenu, et donc le pouvoir ». Reste à mettre en œuvre cette vision.
Photo d’illustration : © OVH