Les maisons d’édition se montrent circonspectes vis-à-vis des initiatives lancées à quelques semaines d’intervalle, sur le marché des e-books, par Oyster et Scribd.
Ces deux sociétés américaines cherchent à insuffler une nouvelle dynamique dans l’univers du livre numérique en expérimentant un modèle économique déjà exploré avec la musique et la vidéo.
Accessibles depuis le mois de septembre, leurs offres respectives consistent en un accès à volonté à une bibliothèque numérique, sur le principe d’un abonnement mensuel, à l’instar de ce que pratiquent, entre autres, Spotify et Netflix pour le streaming.
Pour 9,95 dollars par mois, les services d’Oyster ne sont pour l’heure délivrés que sur iPhone. Ceux de Scribd (8,99 dollars par mois) ont l’avantage d’être disponibles sur un large éventail de plates-formes : Android, iOS, PC/Mac et tablettes Amazon Kindle Fire.
N’y figurent toutefois que quelques dizaines de milliers de livres. Et pour cause : outre certains éditeurs indépendants, seule une maison d’édition – Harper Collins, du groupe News Corp – a adhéré à la démarche.
Les quatre autres grands noms du secteur (MacMillan, Penguin, SCA Hachette Livre et Simon & Schuster) n’ont pas pris le pli, redoutant une forte compression de leurs marges sur chaque vente.
Passé la volumétrie du catalogue (à titre comparatif, la bibliothèque d’Amazon compte 2 millions de titres), se pose également la question de la rentabilité d’un tel modèle pour le consommateur.
Celui-ci est statistiquement plus enclin à débourser 120 dollars par an pour écouter de la musique et regarder des films/série, la lecture étant une activité moins répandue et surtout plus chronophage (l’Américain lambda lit moins de 2 livres par mois, selon un étude Digital Book World).
On comprend alors pourquoi Amazon, pressenti depuis fin 2011 pour introduire un tel service, n’a finalement pas encore avancé ses pions.
Le groupe e-commerce a préféré centrer sa stratégie sur des composantes à valeur ajoutée. Dernière en date : MatchBook, qui permet aux clients ayant acquis des livres ‘papier’ à partir de 1995 de les racheter sous forme numérique.
Cette offre a peu de chances de s’exporter vers la France, où elle est illégale au regard de la loi sur le prix unique du livre numérique, entrée en vigueur en novembre 2011.
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