« Ceux qui ont volé nos films pensent qu’ils sont anonymes sur Internet et ne veulent pas être tenus pour responsables de leurs actions. Ils se trompent. Nous savons qui ils sont et nous les poursuivrons. » Après les menaces, la MPAA (Motion picture association of America) passe à son tour à l’action. L’association de défense des intérêts de l’industrie cinématographique, dont ceux des grands studios comme Warner Brothers Pictures, Sony Pictures Entertainment et Paramount Pictures, vient d’annoncer qu’elle s’apprêtait à poursuivre en justice 230 internautes accusés d’avoir illégalement partagé des films sur Internet.
L’annonce a été faite le 4 novembre à l’Université de Los Angeles (UCLA), réputée pour son école de formation de réalisateurs, en présence notamment d’Arnold Schwarzenegger. Le gouverneur de Californie a applaudi la décision. « Nous ne pouvons pas laisser se poursuivre le piratage du cinéma au risque de mutiler une industrie majeure et d’affaiblir sérieusement l’économie de la Californie », a-t-il déclaré. L’ancien acteur avait lui-même signé, en septembre dernier, un décret obligeant les californiens à indiquer leur adresse e-mail dans le cadre de l’utilisation d’applications d’échanges de fichiers en ligne.
Des centaines de milliers de téléchargements par jour
Les poursuites débuteront le 16 novembre prochain. Les internautes poursuivis encourent jusqu’à 30 000 dollars d’amende par titre téléchargé ou distribué sur Internet et jusqu’à 150 000 dollars s’il est prouvé que la fraude était intentionnelle. Selon la MPAA, qui s’appuie sur le rapport d’une agence fédérale non citée, le piratage en ligne de contenus soumis à copyright coûterait 250 milliards de dollars par an à l’économie américaine. Dont 3,5 milliards de dollars rien que pour l’industrie cinématographique. Une estimation qui n’inclut pas « les pertes dues aux centaines de milliers de téléchargements illégaux effectués chaque jour sur Internet », selon le communiqué.
Pour Dan Glickman, qui a succédé le 1er septembre dernier à Jack Valenti à la tête de la MPAA, « le futur passe par les distributions numériques mais nous ne pouvons autoriser le trafic illégal […] Echanger le fichier numérique d’un film en ligne sans payer ses ayants droit n’est pas différent de voler un DVD dans un magasin ». Il a cependant signalé l’existence de services en ligne comme MovieLink, CinemaNow ou Moviebeam, qui permettent dès à présent de visionner des films en ligne en toute légalité. La MPAA suit donc la voie de la répression ouverte par la RIAA il y a plus d’un an. Avec le succès que l’on sait : à ce jour, plus de 6 000 personnes se retrouvent dans le collimateur de l’association de défense de l’industrie du disque.
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