P2P : Ledivx.com traîné en justice par les majors américaines
Six majors réclament un million d’euros de dommages et intérêts au fondateur du site Ledivx.com. Fermé en 2010, cet annuaire redirigeait l’internaute vers plus de 1500 films téléchargeables en P2P.
Kevin, 21 ans, fondateur de l’annuaire de liens P2P Ledivx.com, encourt jusqu’à deux mois de prison avec sursis et un million d’euros d’amende pour avoir contribué au piratage de contenus audiovisuels.
La plaisanterie aura duré cinq ans. Si Kevin prône sa naïveté d’alors (il avait 16 ans à l’ouverture de son site, en 2006), les six studios américains qui l’ont assigné en justice ne l’entendent pas de cette oreille.
Columbia, Disney, Paramount, Tristar, 20th Century Fox et la Warner se rangent sous l’égide de la victime prétendue et avérée par leur avocat.
Ce dernier estime à 52 millions d’euros le préjudice moral subi par ses clients. Il réclame en conséquence la coquette somme de 978 000 euros pour « contrefaçon d’une oeuvre de l’esprit« .
D’après les propos du journal Sud-Ouest, après comparution ce 8 septembre au tribunal correctionnel d’Angoulême, le jugement est mis en délibéré au 18 octobre. Le procureur a requis 2 ans de prison avec sursis à l’encontre du prévenu.
Fermé en 2010 des suites d’injonctions de la part d’une association de lutte contre la piraterie audiovisuelle, Ledivx.com a référencé jusqu’à 1587 films qu’il n’hébergeait pas directement sur ses serveurs, argument d’ailleurs invoqué par la défense.
Il ne s’agissait que d’un moteur qui opérait « de simples renvois vers d’autres pages« , selon l’avocate Anne-Sophie Arbellot de Rouffignac, qui invoque en outre la relaxe de Google, qui a longtemps indexé de tels liens P2P.
Visiblement peu intimidé par les événements, Kevin invoque l’innocence. « Je ne fournissais pas le contenu. Les gens devaient avoir un logiciel, ensuite il fallait l’installer puis télécharger un film« , explique-t-il.
Le jeune homme reconnaît toutefois avoir généré jusqu’à « 800 euros [de revenus publicitaires, NDLR] dans les derniers mois« , via des encarts de type display qui renvoyaient vers des contenus classés X.
Par conséquent, l’incriminé encourt également des poursuites pour diffusion de messages pornographiques.