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Paiement électronique : à quand une révolution cashless ?

Une matinée dense de tables rondes « spécial Fintech » a été organisée mardi matin par l’ACSEL.

L’un des principaux thèmes retenus portait sur les solutions émergentes de paiement et la « coopétition » engendrée avec les banques.

Plusieurs start-up s’inscrivent dans cette démarche de dynamiser le marché au-delà de l’étiquette « prochain PayPal France »…

A côté, les banques (BNP Paribas, la Banque Postale, Société Générale, bientôt Crédit Agricole) poussent leurs pions aussi sur l’échiquier (via Paylib notamment). Sans compter sur l’ombre des GAFA qui plane sur l’Europe (Apple Pay est déjà au Royaume-Uni).

Un bouquet de start-up FinTech a envie de croquer dans le marché de la carte bancaire représentant 11 milliards de transactions par an en France. Un pays dans lequel 55% des transactions se font encore en cash.

Dirigeons-nous vers « une révolution cashless » ? Comme le suggère Cyril Chiche, CEO de Lydia (solution de paiement sur mobile).

« C’est un enjeu mainstream », clame-t-il.

La start-up recense 150 000 utilisateurs au dernier pointage et se concentre sur des segments de clients friands de nouvelles technologies.

En particulier les étudiants (présence accentuée en universités via les bureaux des étudiants) pour leur apporter des services.

De son côté, Christophe Dolique, CEO de Fivory (porte-monnaie mobile du Crédit Mutuel), évoque un modèle économique qui s’appuie sur la « connaissance clients et la communauté d’utilisateurs ».

Tandis qu’Eric Charpentier, CEO de Payname (qui vient de lever 5 millions d’euros), s’appuie sur un concept de banque collaborative eà partir d’une agrégation de solutions de paiement alternatif.

Mais l’entrepreneur venu de Toulouse reste ouvert à une collaboration avec les banques (position résumée sous l’expression : « Ni pour ni contre, bien au contraire »).

De son côté, Jean Kehlaoui, Responsable partenariats bancaires chez Orange, reste évasif sur le projet de services financiers qu’Orange veut lancer en France.

L’opérateur a déjà pris position avec Orange Cash (paiement sans contact via NFC) et dans le Orange Money (wallet). « Ce n’est que le début de l’histoire, d’autres services mobiles vont apparaître. »

L’opérateur télécoms est partenaire des banques suivant les domaines d’actions et les zones géographiques dans le monde. Orange avait déjà développé une offre de téléphonie mobile avec BNP-Paribas (stoppé au printemps). « On amène des technos pour que les banques développent leur service », commente l’interlocuteur venu d’Orange.

Alors ce projet de banque d’Orange en France ? No comment. « Je serais peut-être ami avec une banque et je vais peut-être me fâcher avec les cinq autres. » Bref, on embrouille les pistes…

Data et paiement : comment optimiser l’exploitation ?

Parallèlement au paiement mobile, d’autres prestataires poursuivent leur ancrage dans le paiement électronique.

Lors d’une deuxième table ronde de l’ACSEL davantage orientée data et paiement, Gabriel de Montessus, CEO de HiPay (désormé coté en Bourse), estime qu’une fourchette de 20 à 30% des transactions réalisées via Internet n’aboutissent pas à la concrétisation d’un achat.

« C’est le principal enjeu des e-commerçants : rentabiliser leur business et s’assurer que le client puisse réellement payer. »

Gabriel de Montessus énumère les trois modes d’exploitation de la data sur lesquels HiPay se concentre : améliorer l’expérience utilisateur pour mieux l’accompagner dans l’acte d’e-achat, cibler la fraude, optimiser le taux de paiement effectif en récupérant des paniers qui risquent d’être perdus faute d’accompagnement.

De son côté, Gilles Nectoux, P-DG de Plebicom, a réservé une surprise. Avec LCL, le spécialiste du cashback sur Internet a démarré un programme de bons plans commerciaux (cashback) pour des clients de la banque qui acceptent l’exploitation de leurs données de paiement.

Pour « encadrer » le débat sur l’exploitation des données, Laetitia de Pellegars, avocate du cabinet Franklin Avocats, et Olivier Desbiey, en charge de l’Innovation et la prospective au nom de la CNIL, sont également intervenus.

Au-delà de la nécessité d’adopter une démarche d’opt-in, les entrepreneurs doivent déclarer auprès de l’Autorité nationale en charge de la régulation des données personnelles quelle est la finalité affichée du traitement de données. Et de s’y tenir.

Gare à la tentation de recourir au big data pour enrichir les bases de données en croisant les sources…Ce n’est pas autorisé en France.

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