Paiements sans contact : Gemalto scotché aux cartes bancaires et aux cartes SIM

Mobilité

Special salon Cartes 2008 : le fabricant de cartes à puce cherche à optimiser ses produits et services dans la chaîne de valeur « contactless ».

Le marché du contactless, qui regroupe les initiatives portant sur les technologies sans contact de type Near Field Communication, commence à s’organiser. Mais il reste encore quelques des questions à résoudre sur les dispositifs technologiques à implémenter, la chaîne de valeur en fonction des acteurs et le modèle économique qui va en découler.

Les fournisseurs de solutions contactless se concentrent sur deux objets utilisés quotidiennement : la carte bancaire (facilitée par la migration vers la norme EMV) et le téléphone mobile (avec un chip insérée dans la carte Sim ou séparée au sein du terminal).

Un mixte des approches peut d’ailleurs s’opérer : « Une banque pourrait très bien proposer le paiement sur mobile pour fidéliser ses clients porteurs d’une carte », suggère Bertrand Knopf, en qualité de Senior Vice President en charge des problématiques des transactions sécurisées pour les produits et services de Gemalto.

10% des cartes bancaires écoulées en 2008 compatibles contactless

« Nous entrons dans une phase dynamique de déploiement du contactless avec une accélération des besoins dans le monde bancaire », estime Bertrand Knopf.

Rien qu’en zoomant sur le secteur bancaire, on estime que 10% du volume global de cartes bancaires écoulées sur l’année 2008 sont compatibles contactless. En 2012, le taux serait de 20%.

Sur le support intrinsèque de la carte bancaire, Gemalto peut basiquement fournir les cartes à puce. Mais, pour les services à valeur ajoutée, la bataille sera plus rude. Même si Gemalto dispose pour d’une vingtaine de centres de services sécurisés (personnalisation, traitement de données… ), il risque d’être confronté à la concurrence de Visa et Mastercard.

Car ces réseaux mondiaux de paiements électroniques proposent leurs propres applications contactless fondées sur leurs propres spécifications (respectivement Visa PayWave et Mastercard PayPass). Pour favoriser les relations avec le secteur bancaire, Gemalto est lui-même certifié par les deux grands réseaux.

Téléphonie mobile : cherchez le chip contactless

Autre support de prédilection : le téléphone mobile. Car, en tant que fabricant de cartes SIM,  le groupe franco-américain est aussi bien implanté dans ce secteur. Il a même développé un protocole de communication entre la carte SIM et le chip NFC d’un terminal (SWP).

De nombreuses initiatives émergent dans le domaine du transport : le téléphone mobile devient le ticket pour se déplacer mais aussi un moyen de paiement pour faire ses courses.

Au bout du compte, Gemalto aimerait bien adopter un statut « tiers de confiance » en faisant le lien entre l’opérateur mobile et la banque à travers sa plate-forme Over The Air permettant de gérer les services à distance. Pour bénéficier des fonctionnalités « contactless », le client final pourrait se voir proposer une location d’un chip NFC au sein de son téléphone mobile multimédia.

« Pour le paiement mobile, il reste une grande question : où va résider l’application du paiement ? », estime Bertrand Knopf. Plusieurs options sont envisagées : un chip NFC sur la carte SIM, un autre support à l’intérieur de l’antenne, ou un « embedded secure element » dans la carte-mère du téléphone.

En France, l’initiative la plus forte est baptisée Pegasus, qui a été lancée en novembre 2007 à Caen et à Strasbourg. Cette expérimentation multi-plate-forme et mutli-service, qui fédère sept banques françaises, quatre opérateurs mobiles, des marchands locaux, des réseaux de transports et fournisseurs de solutions de sécurité numérique comme Gemalto, va être prolongée en 2009.


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