C’est la confusion actuellement chez Pandora, le pionnier des services de radio sur Internet.
Tim Westergren, co-fondateur de Pandora et actuel CEO, vient de quitter la société alors qu’il avait pris ses fonctions il y a 15 mois (sachant qu’il avait déjà occupé ce poste dans la période 2002-2004). Il n’a plus de siège au conseil d’administration.
La société californienne compte recruter un nouveau dirigeant, précise un communiqué de Pandora diffusé hier. Naveen Chopra, actuel directeur financier, a été nommé P-DG par intérim.
Tim Westergren avait pris les les rênes de Pandora en mars 2016, en remplaçant Brian McAndrews.
Comment interpréter ces signaux confus ? Dans une volonté de se recentrer sur le business du streaming musical en mode premium pour contrer Spotify et Apple Music et de retrouver un peu de marge en termes de cash, Pandora avait lâché Ticketfly (service de billetterie) cédé à Eventbrite pour 200 millions de dollars.
D’un point de vue actionnariat, la société pionnière avec les radios en streaming avait également levé 480 millions de dollars auprès de Sirius XM (un fournisseur de services de diffusion de radios par satellite, contrôlé par Liberty Media) contre 19% du capital et trois sièges au conseil d’administration y compris le poste de chairman.
Dans le méli-mélo, Jason Hirschhorn, ex-dirigeant de Myspace et MTV, a rejoint le board.
Interrogé par le New York Times, Roger Faxon, un membre du conseil d’administration de Pandora, interprète les mouvements récents comme une volonté de se concentrer et de se renforcer sur la nouvelle plateforme premium accessible par abonnements.
Cette reconfiguration constitue-t-elle un moyen de pression pour accentuer la transformation du modèle économique face à une perte nette qui s’accentue (343 millions de dollars à fin 2016, multipliée par deux en un an) ?
Actuellement, la société vit des revenus de la publicité distillée aux auditeurs dans la version gratuite de Pandora. Mais elle considère que l’enjeu de la bataille se trouve dans le premium.
En mars, le lancement de Pandora Premium avait vocation à se frotter aux leaders du marché de la musique en streaming tels que Spotify et Apple Music. Tout en conservant la spécificité de son profil originel de fournisseur de web radios.
Elle avait déjà exploré des formules payantes la base de souscriptions demeure trop faible (4 millions d’abonnés revendiqués).
Autre problème (et non des moindres sur un marché nécessitant d’atteindre une masse critique d’utilisateurs) : Pandora n’a pas réussi à exporter son modèle de manière significative en dehors des Etats-Unis. On trouve néanmoins des déclinaisons pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
(crédit photo : Pandora)
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