Paris Retail Week : Alibaba Cloud pousse les portes de l’Europe

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La Paris Retail Week a été l’occasion, pour Alibaba, d’accentuer son offensive cloud en Europe, avec un focus sur le secteur de la distribution.

« La croissance de la consommation des ménages en Chine, c’est la taille de la consommation des ménages en France. »

Sébastien Badault nous avait tenu ce propos lors de la Paris Retail Week 2016. Il occupait depuis quelques mois les fonctions de DG France pour Alibaba, après dix ans passés chez Google.

Deux ans plus tard, le discours du groupe* n’a pas changé sur le fond : il s’agit toujours d’ouvrir le marché chinois aux marques européennes.

L’édition 2018 de la Paris Retail Week, organisée la semaine passée, a toutefois permis de mesurer l’importance que le cloud a prise dans ledit discours.

« New Retail » : de la Chine à l’Europe

Alibaba a plus particulièrement communiqué sur son offre à destination de la vente au détail. Avec deux briques principales : l’analyse de données (data warehouse + visualisation) et l’engagement client (chatbots, reconnaissance d’images pour la recherche de produits…).

L’Allemagne accueille pour l’heure son seul datacenter européen (un deuxième doit ouvrir au Royaume-Uni), opérationnel depuis fin 2016. La quasi-totalité des services affichés au catalogue y sont disponibles, à l’exception notable de l’hébergement web.

Diverses solutions sont venues compléter le portefeuille cet été. Entre autres, une DMP, une plate-forme de gestion de l’IoT et un outil de lutte contre la fraude. Dans l’absolu, elles étaient déjà commercialisées en Chine. La nouveauté concerne leur internationalisation, moyennant un alignement sur les réglementations, en tête desquelles le RGPD.

Cette offensive porte la stratégie « New Retail » que Jack Ma – l’emblématique fondateur d’Alibaba, qui passera le relais à Daniel Zhang l’an prochain – avait présentée à l’automne 2016. L’intéressé affirmait alors que l’ère du e-commerce allait se terminer « dans 10 à 20 ans ».

Le « New Retail » consiste à mêler online et offline sous l’angle de la digitalisation du point de vente autour de la data. En Chine, la démarche se matérialise notamment avec la marque Hema : tout ou presque dans les magasins de l’enseigne passe par une application mobile.

Cloud et mascara

Alibaba veut pour preuve de la pertinence du point de vente physique une étude publiée l’an dernier par PwC : 41 % des consommateurs y font encore des achats au moins une fois par semaine (ils étaient 42 % en 2013).

La Paris Retail Week a été l’occasion de mettre en scène une partie de l’expérience « New Retail », qu’il s’agisse d’essayer virtuellement du maquillage, de gérer des stocks ou de visualiser des informations commerciales.

Sur l’exercice fiscal 2018 d’Alibaba (achevé le 31 mars dernier), la branche cloud dégage 699 millions de dollars de revenus (+ 103 % d’une année sur l’autre). Soit environ 7 % d’un chiffre d’affaires global qui croît de 61 %, à 8,176 millions.

L’expansion en Asie du Sud-Est a pesé dans la balance. Elle s’est faite à l’appui d’un réseau dense de partenaires, dans une logique, dixit le groupe, d’adaptation à la culture locale.

* La keynote de Sébastien Badault s’intitulait « L’incroyable histoire du luxe en Chine : digitaliser le commerce haut de gamme pour les millenials». Elle faisait écho à celle organisée la veille avec le rival JD.com : « Renforcer l’influence des marques européennes en Chine ». Il y a été question de drones, de véhicules autonomes, d’intelligence artificielle, etc.

Crédit photo : Alibaba

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