Partage de fichiers : les projets de réseaux communautaires privés poussent
Gigatribe, Peer2me et Weezo sont trois initiatives françaises fondées sur une approche logicielle. Comparaison de leurs fonctionnalités et de leurs modèles.
L’entreprise, installée dans la pépinière de Suresnes (Hauts-de-Seine), voudrait se développer à l’étranger (en particulier aux Etats-Unis) et toucher un plus large public en France. Si la levée de fonds est bouclée, huit personnes seront embauchées. Le modèle économique mixte (gratuit-payant) ne devrait pas être remis en cause.
D’abord séduire gratuitement, après on verra
Même approche extrêmement professionnelle chez Peer2me, créée par Olivier Magnol, 30 ans, et deux associés, qui à eux trois ont investi 45 000 euros dans la société, installée dans le dixième arrondissement de Paris.
Ici, pas de problème de port à ouvrir ou de fire-wall à configurer. Une fois le logiciel (disponible uniquement pour Windows ) installé, un clic droit de la souris suffirait pour sélectionner un dossier à partager.
En plus de ce partage de « disque dur « , Peer2me, qui utilise la technologie VPN (pour Virtual Private Network ou réseau privé virtuel) IPSEC (IP Security), propose une fonctionnalité permettant d’échanger beaucoup plus vite de gros fichiers lors des communications sur des logiciels comme MSN Messenger, Skype, etc.
« Nous avons 500 utilisateurs, dont 400 actifs, affirme Olivier Magnol . Notre système est entièrement gratuit depuis le mois de décembre. Notre priorité, pour l’instant, n’est pas de gagner de l’argent, mais d’attirer le plus possible de monde et, d’ici à juin prochain, de convaincre des investisseurs de nous soutenir. »
A terme, une source de revenus pourrait être l’insertion de bannières publicitaires dans l’interface utilisateur et l’édition d’une newsletter sponsorisée par des partenaires commerciaux.
Gare au copyright
Le logiciel Weezo, lui, relève plus du bénévolat. Nicolas Bruley, 35 ans, diplômé de Centrale Lyon, a créé Weezo (qui installe un serveur Appache sur la machine de l’utilisateur) pour répondre à un besoin personnel. Son application (pour l’environnement Windows) permet de partager des fichiers avec d’autres internautes, mais également d’accéder à distance à son propre ordinateur (et à sa webcam… ).
« J’ai 30 000 utilisateurs enregistrés dont 15 000 actifs, certifie Nicolas Bruley . Pour l’instant, je ne gagne pas d’argent avec cela, mais mes frais de fonctionnement sont extrêmement réduits. J’ai surtout investi beaucoup de temps personnel dans Weezo. A terme, j’espère trouver une source de profits avec ce programme. »
Seuls points communs aux trois sites : ils affirment tous garantir une confidentialité totale des échanges (grâce au cryptage, par exemple). Et mettent en garde leurs utilisateurs contre toute tentation de partage de fichiers (musiques, films… ) protégés par le copyright.
Dans nos conditions générales d’utilisation, nous leur disons : voici les outils que nous mettons à votre disposition et voici ce que vous pouvez en faire, selon la loi », explique Stéphane Herry. Après, les internautes prennent leurs responsabilités…