Partage vidéos : Canal Plus assigne Kewego
La chaîne cryptée n’apprécie par la diffusion pirate d’extraits de ses
émissions phares sur la plate-forme communautaire. Un procès pour l’exemple ?
En matière de copyright, les plates-formes françaises de partages de vidéos commencent à avoir autant de soucis que leur modèle YouTube aux Etats-Unis. Le 14 mai, le groupe Canal + a annoncé avoir assigné la société Kewego pour contrefaçon et parasitisme.
Motif de son irritation : la plate-forme éponyme de partage de vidéos est accusée de mettre à disposition des extraits d’émissions phares de la chaîne cryptée alors qu’aucun accord commercial n’a été signé entre les deux parties. Un effet démultiplié puisque Kewego a vocation à proposer sa plate-forme en marque blanche à d’autres portails comme M6.fr ou Club-Internet.fr.
Parmi les programmes accessibles à l’insu du groupe audiovisuel via la plate-forme de partages de vidéos figurent Les Guignols de l’Info, Groland, les SAV des émissions, Nulle part Ailleurs, le Grand Journal de Canal Plus, les Nuls et Dans la peau d’un noir.
Canal + réclame des mesures d’interdiction d’utilisation de ces émissions et de publication mais aussi la somme de 1,5 million d’euros à titre de provisions. La première audience de procédure se tiendra fin mai.
Deux poids, deux mesures ?
De manière étonnante, seule la société Kewego, créée par deux pionniers du Net français (Michel Meyer et Olivier Heckmann), fait l’objet d’une assignation alors qu’il suffit d’utiliser le moteur de Dailymotion pour se rendre aisément compte que cette plate-forme affiche aussi au menu un bel échantillon de programmes de la chaîne cryptée. Est-ce parce que cette dernière plate-forme a annoncé son intention d’adopter prochainement une solution de filtrage vidéo ?
La semaine dernière, Les Echos avait signalé la mise à disposition de fichiers sur Dailymotion dépassait le cadre des programmes audioviosuels. Le quotidien économique avait repéré la dernière super production cinémato graphique Spiderman 3 découpée en plusieurs fichiers (certes diffusés avec une mauvaise qualité). Depuis, les fichiers vidéo exposant les derniers exploits de l’homme-araignée ont disparu