Partage vidéos : Kewego riposte face à la plainte de Canal Plus
Accusée de piratage, la plate-forme assure opérer dans un cadre légal.
L’enjeu porterait sur le filtrage des contenus vidéo. Un projet esquissé par
Dailymotion.
L’idée effleurée de « faire un procès pour l’exemple » n’est peut-être pas erronée. Contacté mardi après-midi par Vnunet.fr, le service presse de Canal Plus tient à afficher la vigilance du groupe audiovisuel sur le sujet. « Nous nous réservons la faculté d’entamer des actions à l’encontre d’autres plates-formes », assure un porte-parole du groupe.
Si Dailymotion est exempté de poursuites judiciaires (mais pas de rappel sous forme de lettre de mises en demeure), c’est parce que cette société » travaille sur des solutions pérennes de protection », précise le service presse de Canal Plus. En clair, des dispositifs de filtrage pour les contenus sous copyright.
Vers un partenariat Dailymotion – Audible Magic
Effectivement, l’équipe de Dailymotion s’attelle à implémenter un logiciel favorisant de repérer le contenu illicite déposé sur la plate-forme de partage vidéo. Ce sera prêt « dans les semaines à venir », assure son directeur de développement business Didier Rappaport. La start-up s’appuye sur la technologie de tatouage numérique (« fingerprint ») du prestataire américain Audible Magic.
Le schéma est simple : dans une base de données d’Audible Magic, tout ayant droit peut intégrer des éléments de reconnaissance des programmes vidéo à protéger. Une fois installée sur une plate-forme de partages vidéo, la solution permet d’identifier (et donc de filtrer) les fichiers qui présentent des similitudes avec les données inscrites dans le registre d’Audible Magic.
La technique serait plus aboutie pour le son que pour la vidéo, d’où l’idée de faire appel à d’autres outils complémentaires. « Cela reste intéressant pour le cas des clips vidéo », précise Didier Rappaport. Même pour le cas de supers productions cinématographiques comme Spiderman 3, qui avait été découpée en morceaux puis mise à disposition sur Dailymotion. « Là aussi, les fichiers vidéo illicites peuvent être repérés par la bande son », explique le représentant de la plate-forme.
Pas d’arrière-pensée commerciale derrière le filtrage
« L’installation de ces mesures de protection ne constitue pas un préalable pour un accord commercial avec Canal Plus », assure Didier Rappaport, qui affiche sa volonté de mettre en place « tous les pare-feux possibles » au nom du respect du copyright.
De son côté, Kewego assure qu’elle planche aussi sur cette problématique. « La société travaille sur des moyens permettant de faciliter la détection des contenus illicites et d’assurer que ces contenus illicites ne soient pas remis en ligne après avoir été supprimé », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Une solution d’identification et de filtrage sera installée « dans les mois qui viennent ». Même si Olivier Heckmann considère qu’il n’existe pas de « solution miracle » dans ce domaine, la société se sent désormais obligée de suivre le mouvement. Pour éviter des coups d’éclats en provenance d’autres groupes médias.