Pascal Nègre s’est félicité de la loi Hadopi et du « système qui fonctionne ».
Alors que le Midem (rendez-vous des professionnels de la musique) ouvre ses portes le 28 janvier, le président d’Universal Music France considère que l’application de la riposte graduée a entraîné une baisse du piratage numérique.
« Grosso modo, 2,2 millions de visiteurs uniques ont quitté le peer to peer. Nous avons eu 800 000 visiteurs de plus sur le streaming et 1,2 million sont arrivés sur les sites payants de téléchargement », dresse-t-il en guise de bilan d’étape dans un entretien accordé aux Echos.
On peut s’interroger sur la source de ces données et sa fiabilité. En novembre 2011, le Président de la République Nicolas Sarkozy évaluait la baisse du piratage à 35%.
Mais là aussi, difficile de savoir d’où provient cette statistique.
Récemment, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet a évoqué un volume de 160 dossiers arrivés à la troisième phase de la riposte graduée (susceptibles d’être transmis au Parquet).
Selon Pascal Nègre, on peut s’estimer heureux en France : « Ce n’est pas comme en Allemagne où il y a 70 000 personnes devant les tribunaux. »
Dans son analyse de marché de la musique, Pascal Nègre considère que chaque pays a ses spécificités.
Aux Etats-Unis, des services comme iTunes d’Apple ou Amazon poussent à la consommation numérique (« +50% »). Mais les modèles peuvent varier (abonnement ou à la carte) en fonction des pays.
Selon le président d’Universal Music France, la France se situe dans « un système mixte » sur un marché global « qui reste en crise ».
Pascal Nègre considère que le marché de la musique numérique dans l’Hexagone devrait croître « de 20 à 25% » en 2011 et représentera « 25% du marché global ».
Malgré le litige entre Universal Music France et Deezer survenu en 2011, Pascal Nègre souligne la progression de la plate-forme de streaming (deux millions d’abonnés grâce à l’appui d’Orange).
« L’abonnement progresse de 60% par rapport à 2010″.
Quant à l’achat de musique à l’unité sur les plates-formes légales, ce mode progresse de 15% .
« Parallèlement, nous allons vers une montée en puissance de plates-formes type iTunes et des abonnements. Si nous pouvions avoir 7 millions d’abonnés, nous arriverions à un chiffre d’affaires qui ne serait plus très loin de celui que nous réalisions avant la crise. Cela me semble possible avec un abonnement entre 5 et 10 euros. »
Pascal Nègre se félicite parallèlement de la création du Centre National de la Musique en cours de gestation.
« Plus vous avez une offre riche plus vous avez envie d’acheter. Il faut que l’industrie du disque produise plus d’artistes français. »
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