Avec Patrick Drahi, Bouygues Telecom devient Big Telecom
A travers sa holding Altice, le propriétaire du groupe Numericable-SFR voudrait acquérir Bouygues Telecom en déboursant plus de 10 milliards. Ca mérite sans doute réflexion.
Patrick Drahi veut Bouygues Telecom. Qu’importe le prix ? Le propriétaire de Numericable-SFR serait prêt à mettre plus de 10 milliards sur la table.
Selon Le JDD, la fièvre monte à nouveau dans le paysage télécoms français. Patrick Drahi accepterait de mettre 10,1 milliards d’euros sur la table pour intégrer Bouygues Telecom dans le giron d’Altice.
Cette holding d’investissement luxembourgeoise cotée à Amsterdam lui sert déjà de pivot pour contrôler le groupe Numericable-SFR.
Rappelons que le groupe Vivendi a cédé SFR à Numericable (toujours soutenu par Altice) pour 17 milliards d’euros.
Le Figaro fait remarquer qu’en l’état actuel, le prix proposé par Patrick Drahi pour la filiale télécoms est quasiment égal à la capitalisation du groupe Bouygues en Bourse (11,3 milliards d’euros).
De quoi donner du grain à moudre pour le prochain conseil d’administration de Bouygues Telecom prévu mardi prochain (23 juin).
On attend la réaction de Martin Bouygues, qui a créé son compte Twitter le 1er juin mais qui reste peu disert via ce canal. Jusqu’ici, la position officielle demeurait ferme : « Bouygues Telecom n’est pas à vendre. »
On comprend aisément que le sujet est sensible et serait susceptible de peser sur le cours du groupe Bouygues en Bourse. Alors prudence.
De 8 milliards à 10 milliards…
Ce n’est pas la première qu’Altice fait des avances à Bouygues Telecom dans ce sens.
En novembre 2014, le COO Dexter Goei présentait la holding comme « des acheteurs naturels [de Bouygues Telecom] ».
Début 2015, BFM TV s’appuyait sur une étude de la société d’analyse financière OFG Recherche : Numericable était prêt à débourser 8 milliards d’euros pour acquérir la filiale télécoms du groupe Bouygues.
Patrick Drahi n’est pas le seul à convoiter Bouygues Telecom. L’an passé, Xavier Niel, principal dirigeant du groupe Iliad-Free, aurait émis une offre à 5 milliards.
Ces signaux récurrents de fébrilité dans le monde des télécoms déplaisent à Emmanuel Macron. Dimanche, le ministre de l’Economie a réitéré la position du gouvernement.
« La consolidation [sur les marché des opérateurs télécoms, ndlr] n’est pas aujourd’hui souhaitable (…) L’emploi, l’investissement et le meilleur service aux consommateurs sont les priorités. »
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