Les mobinautes ne sont pas encore prêts à payer pour une expérience sans publicité, que ce soit sur le Web ou au sein des applications.
C’est le principal constat établi par Applovin (solutions marketing) à l’issue d’une étude menée en juin 2015 auprès de 5000 Américains âgés de 18 à 65 ans.
Lorsqu’on leur demande la somme qu’ils seraient prêts à ajouter chaque mois à leur facture opérateur en échange d’une suppression totale de la publicité, les sondés répondent massivement (à 66,8 %) qu’ils ne mettraient pas un sou.
Seuls 18,7 % accepteraient spontanément de payer au moins 5 dollars. Une somme qui correspond, selon Applovin, au niveau moyen de revenus par utilisateur actuellement généré par l’industrie de la publicité mobile.
Cette valeur de 5 dollars est qualifiée de « conservatrice » au regard des 7,46 dollars déterminés à l’origine en s’appuyant sur les chiffres d’eMarketer (19,15 milliards de dollars en 2014 pour la pub mobile aux États-Unis) ramenés à la population de 18 ans et plus détentrice d’une offre mobile – soit environs 227 millions d’Américains.
Le taux d’acceptation du modèle payant est plus important chez les mobinautes qui gagnent plus de 75 000 dollars brut par an (67 000 euros au taux de change actuel) : il atteint 36,9 %, contre 25,7 % dans la tranche inférieure.
Difficile d’éclipser le sujet des bloqueurs de publicité, qui se développent sur mobile et dont l’usage global explose : 144 millions d’utilisateurs au dernier pointage de PageFair, qui évoque un manque à gagner de 66 milliards de dollars par an rien que pour Google.
D’après Applovin, la « loi de la configuration par défaut » fait que 95 % des internautes n’installeront pas d’eux-même un logiciel de type AdBlock. Les cartes seront en revanche redistribuées si le service leur est fourni par défaut.
Plusieurs FAI et opérateurs mobiles ont commencé à mener des réflexions ouvertes dans ce sens, avec deux objectifs majeurs : alléger le trafic sur leurs réseaux et économiser de la data côté utilisateur (la publicité peut consommer plus de la moitié du forfait, d’après des mesures d’Adobe, qui assure qu’il n’est pas rare de trouver, sur une même page, plusieurs dizaines d’outils de suivi publicitaire).
Certains groupes télécoms entrent au capital d’entreprises spécialisées dans les solutions de blocage publicitaire, qu’elles fournissent parfois en marque blanche – Business Insider donne l’exemple de l’Israélien Shine.
Crédit photo : pcruciatti – Shutterstock.com
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