Il n’y aura pas d’introduction en Bourse pour iZettle.
La FinTech avait annoncé, la semaine passée, son intention d’entrer sur le Nasdaq Stockholm d’ici à fin 2018. Elle prévoyait de lever, à cette occasion, l’équivalent d’environ 200 millions d’euros.
Dans une lettre ouverte, Jacob de Geer, cofondateur et principal dirigeant de l’entreprise, reconnaît avoir retourné sa veste : il a signé, ce 17 mai, un accord avec PayPal.
Le groupe américain n’avait jamais investi autant dans une opération de croissance externe : il met 2,2 milliards de dollars sur la table pour s’emparer d’iZettle. Selon le Financial Times, c’est près du double de la valorisation que la société suédoise visait post-IPO.
Les informations communiquées aux investisseurs dans cette optique font état, pour l’année 2017, d’un chiffre d’affaires net de 776 millions de couronnes suédoises (75 millions d’euros au cours actuel), pour une marge Ebitda en amélioration, mais toujours négative (- 30 %).
Ce qui intéresse PayPal est davantage la présence géographique d’iZettle, dont la « plate-forme de commerce » couvre 11 marchés : le Brésil, le Mexique… et le reste en Europe, où le concurrent Square a lancé ses activités l’an dernier*.
L’aventure iZettle avait véritablement démarré en 2011 avec un premier produit : un terminal d’encaissement par carte bancaire pour l’iPhone et l’iPad.
L’arrivée sur le marché français remonte à mai 2015. Celui qu’on appelait déjà « le Square européen » avait alors cumulé près de 100 millions de dollars en levées de fonds, avec le concours de pointures comme MasterCard, Intel, Banco Santander et American Express.
L’offre a depuis lors évolué sous l’angle de la « solution point de vente ». Elle a notamment été alimentée par l’acquisition de la société britannique intelligentpos, à l’origine d’une plate-forme SaaS à destination des (e-)commerçants. Il en a résulté des briques de gestion des stocks, de prise en charge des programmes de fidélité et d’analyse de fréquentation des magasins.
Une solution de financement s’y est greffée, permettant aux petites entreprises de disposer d’un apport en trésorerie grâce à une avance sur les transactions réalisées par carte.
Plus récemment, iZettle a lancé des outils de création de boutiques en ligne. Un levier supplémentaire pour atteindre les objectifs : 6 milliards de dollars de paiements traités en 2018 (vs à peu près 4 milliards en 2017), pour un chiffre d’affaires brut (c’est-à-dire, entre autres, hors frais de transaction) de 165 millions de dollars.
Jacob de Geer restera en poste dans cette nouvelle configuration. Il en va de même pour le reste de l’équipe dirigeante, dont l’autre cofondateur : Magnus Nilsson, président du conseil d’administration depuis l’an dernier.
Crédit photo : iZettle
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