Depuis quelques semaines, les équipes de Toshiba France se livrent à un exercice périlleux : rassurer clients et distributeurs quant à l’avenir du groupe sur le marché du PC.
« Nos réunions durent bien plus longtemps que d’habitude », confie Vincent Leroy, chef de marché PC BtoB, présent à l’occasion d’un point presse organisé ce jeudi à Paris.
Il faut dire que la rumeur est tenace : Toshiba arrêterait tout simplement de produire des PC…
Il y a, en quelque sorte, du vrai dans cette affirmation. Sauf que les entreprises ne seront pas concernées : c’est du côté de l’activité BtoC – qui n’est « plus rentable » – que les choses vont bouger*, dans le sens d’un retrait avec maintien d’une présence minimale au Japon et aux États-Unis.
Comment Toshiba en est-il arrivé là ? Le conglomérat nippon fait face à un scandale financier : sa comptabilité a été trafiquée, a minima entre 2008 et 2014, pour masquer les pertes de certaines filiales.
Nommé P-DG au mois de juillet, Masashi Muromachi a la lourde tâche de chapeauter une réorganisation qui impliquera, pour assainir les comptes, des cessions d’actifs, mais aussi des suppressions de postes.
Près de 11 000 en l’occurrence, dont 6800 dans la division « Lifestyle Products and Services », qui regroupe PC, téléviseurs et électroménagers… et dont les pertes atteignent 110 millions de yens (environ 800 millions d’euros) sur le dernier exercice fiscal.
Quel impact sur la branche française ? Pour Vincent Leroy, il sera négligeable, voire inexistant : le noyau de l’équipe ne comprend qu’une dizaine de personnes et peu d’offres placées sous la coupe de la division « Lifestyle Products and Services » sont commercialisées dans le pays.
Pour ce qui est des PC professionnels, Toshiba a son idée du marché. Notamment sur la question des tailles d’écran. Témoin cette décision de mettre fin à la production de modèles 17 pouces (derniers approvisionnements au 2e trimestre 2016).
L’effort se porte sur le 14 pouces, « très tendance aux États-Unis » et qui commence à se démocratiser en Europe, où le format 15,6 pouces reste toutefois dominant. La raison ? « Avec les claviers AZERTY, il faut appuyer sur la touche Shift pour produire les chiffres affichés sur la rangée supérieure. Dans ce cas, c’est plus pratique d’avoir un pavé numérique », selon Vincent Leroy.
En termes de form factors, on retrouve le discours tenu par la concurrence : cap sur le convertible, dans le sillage d’une Surface Pro qui « prend des parts de marchés, mais encourage l’adoption des nouveaux terminaux ».
Comment se présente la lignée 2016 ? D’un côté, la gamme Satellite Pro, qui représente environ 65 % du marché BtoB en France à l’heure actuelle. Le ticket d’entrée est fixé autour de 500 euros pour trois PC qui ont la particularité de ne pas pouvoir être associés à une station d’accueil.
Ils ont d’autres points en commun, mais sur le plan commercial, c’est cette absence de connecteur dock qui les différencie des Tecra et des Portégé.
De même, le choix de processeurs est limité à du Celeron, du Pentium et du Core i3 (« Skylake »). Mais d’après William Biotteau, directeur de la business unit PC BtoB, « il y a plein de besoins qui se satisfont de tels produits ». D’autant plus qu’on peut les faire évoluer avec une puce TPM, un lecteur Smart Card, du Wi-Fi Intel…
Justement, de quels besoins parle-t-on ? Pour Vincent Leroy, il est difficile de les définir si l’on part du point de vue des utilisateurs individuels.
« Plus qu’au BYOD [« Bring Your Own Device », ou comment les employés apportent leurs appareils personnels au travail »], on croit à la culture du CYOD [« Choose Your Own Device », l’entreprise proposant à ses collaborateurs de choisir parmi une présélection de machines] ».
C’est dans cette logique qu’une image système commune est livrée avec la nouvelle génération des Portégé A30 et Z30, ainsi qu’avec les Tecra Z40, A40, Z50 et A50. On trouve aussi le même chargeur secteur et la même batterie, « avec un peu moins d’autonomie sur les plus grands écrans ».
La station d’accueil est elle aussi unifiée, depuis maintenant deux ans. On retrouve par ailleurs, sur toute la gamme, des ports VGA et Ethernet, en complément au HDMI. « Ce sont des interfaces encore très répandues, explique Vincent Leroy. C’est sympa de pouvoir les utiliser sans adaptateur ».
Autre dénominateur commun à l’offre de PC BtoB : des écrans mats, avec une option tactile. Pas de 4K au rendez-vous. On en reste à la HD (1 366 x 768 pixels) ou à la Full HD (1 920 x 1 080), en fonction des modèles.
Toshiba a fait le choix de livrer ses PC sous Windows 7, mais avec tout le nécessaire (fichiers, assistant d’installation, licence) pour activer immédiatement Windows 10. Une configuration qui ne pourra bientôt plus être proposée, sous l’impulsion de Microsoft, comme on nous le laisse entendre à demi-mot…
Et les Chromebooks dans tout ça ? Toshiba a opté pour un positionnement en tant que client léger, en combinaison avec les Google Apps, dont le taux d’utilisation « augmente significativement » (22,8 % des entreprises sondées par Bitglass en 2015, contre 16,3 % en 2014).
« Avec la licence Windows à plus de 100 dollars, on constate un véritable attrait pour les Chromebooks », assure Vincent Leroy. Surtout aux États-Unis a priori : les volumes de ventes en France sur l’année 2015 sont dans la fourchette de « 1 000 à 1 500 pièces »…
Pour le chef de marché PC BtoB, ce n’est qu’une question de temps : à mesure qu’elle se développera, l’infrastructure légitimera le Chromebook, à commencer par les grands comptes (des expérimentations sont d’ailleurs en cours en France avec des clients dont on nous prie de ne pas révéler l’identité).
Pour améliorer le suivi des machines par le SAV (la distribution s’effectuant sur un modèle 100 % indirect), Toshiba incite à leur enregistrement, en échange de quoi une deuxième année de garantie est offerte.
En parlant de traçabilité, le groupe a constaté que les entreprises préféraient réparer leurs postes de travail plutôt que d’en changer ; précisément pour pouvoir conserver le même numéro de série.
Le système de garantie a évolué en conséquence : depuis deux ans, une machine qui tombe en panne est « intégralement remboursée ».
Il faudra néanmoins consulter les conditions exactes de l’offre, dont on peut supposer qu’elle est rentable pour Toshiba, puisque toujours en place.
En matière d’optimisation des coûts, difficile de passer à côté de ce châssis unique décliné entre 13,3 et 15,6 pouces sur l’ensemble de la gamme de PC portables non convertibles (« clamshells »).
La disparition du lecteur de disques optiques permet d’alléger et d’affiner les machines, mais c’est du côté des hybrides qu’il faut lorgner pour véritablement atteindre un palier : moins de 700 g (et 8,8 mm d’épaisseur) pour le Portégé Z20t, doté d’un port Kensington sur la partie clavier et rechargeable via son port USB Type-C.
* Toshiba France ne nie pas l’idée d’une coentreprise avec Fujitsu sur le PC grand public. Si la marque Vaio – sortie du giron de Sony en 2014 – s’y joint, le nouvel ensemble afficherait un potentiel de chiffre d’affaires d’environ 10 milliards d’euros, pour une part de marché de 6 % dans le monde.
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