Après avoir bouclé à la hussarde l’acquisition de JD Edwards (voir édition du 1er septembre 2003), les dirigeants de Peoplesoft se doivent de prouver au plus vite à leurs actionnaires que le groupe issu de la fusion est promis aux plus belles destinées, et n’a donc nul besoin d’une nouvelle fusion avec Oracle pour s’affirmer face à SAP sur le marché des applications de gestion. Et de fait, ils n’ont guère tardé à révéler les synergies qu’ils attendent de cette opération. Selon eux, elles s’élèveront à entre 167 et 207 millions de dollars, et ce dès 2004. Cette prévision est supérieure à une précédente qui donnait une fourchette comprise entre 150 et 200 millions de dollars. Au niveau des résultats financiers, la fusion devrait se traduire par un chiffre d’affaires compris entre 2,8 et 2,9 milliards de dollars, plaçant Peoplesoft au deuxième rang des éditeurs d’applications de gestion, derrière SAP et devant Oracle, actuel numéro 2. Mais la fusion devrait être bénéfique dès 2003 avec un chiffre d’affaires compris entre 2,145 et 2,175 milliards de dollars, alors que les analystes financiers tablaient sur des ventes de 1,92 milliard de dollars.
Le projet de fusion avec Oracle court toujours
Bien évidemment, le prix à payer pour atteindre ces performances financières est humain : de 750 à 1 000 postes seront supprimés d’ici à 2004, soit entre 5,7 et 7,7 % des effectifs combinés des deux groupes. Il y a quelque temps, Craig Conway, le patron de Peoplesoft, avait pourtant déclaré aux salariés de JD Edwards qu’il ne prévoyait pas de plan de licenciement massif. Quant à l’impact de la fusion sur les lignes de produits des deux éditeurs, il devrait être nul pour l’instant, l’une et l’autre étant conservée en l’état. Des interfaces entre leurs produits respectifs seront néanmoins développées afin de les rendre compatibles, et ce dans un délai de six mois. Les techniciens de Peoplesoft en auront-ils le temps ? En effet, le projet d’OPA hostile d’Oracle est toujours d’actualité. Et au moment même où Craig Conway faisait ces annonces, Larry Ellison organisait une réunion avec les clients de Peoplesoft, s’employant comme il le fait depuis des semaines à les rassurer sur le fait que les produits de Peoplesoft seraient maintenus et qu’aucune migration ne leur serait imposée, dans l’hypothèse où il parviendrait à mettre la main sur Peoplesoft. Sur ce point au moins, Larry Ellison et Craig Conway ont la même approche.
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