Peoplesoft a fait savoir que le ministère américain de la Justice (DoJ) cessait ses investigations sur son projet de fusion avec JD Edwards et ses éventuelles retombées anticoncurrentielles. Selon le DoJ, cette opération ne constitue en rien une menace pour la concurrence. Ce verrou ayant été levé, il y a tout lieu de croire que la fusion aboutira : on sera fixé sur ce point dans les prochaines heures puisque l’offre de rachat expire mardi 15 juillet à minuit. Une issue positive ne devrait pas décourager Oracle de mener à bien sa propre OPA sur Peoplesoft, hostile celle-là et sur laquelle les autorités antitrust ne se sont toujours pas prononcées (voir édition du 1er juillet 2003). Un Peoplesoft qui, augmenté de JD Edwards, sera pourtant plus difficile à avaler. Les dirigeants d’Oracle ont en effet réaffirmé lundi 14 juillet, suite à la décision du DoJ, leur intention de racheter Peoplesoft, avec ou sans JD Edwards, et ont prolongé leur offre de rachat jusqu’au 15 août, date du dénouement de ce feuilleton qui dure depuis le 9 juin.
La concurrence préservée
Mais dès à présent, tous les spécialistes s’accordent à penser qu’Oracle réussira bel et bien à mettre la main sur Peoplesoft. Le Gartner Group en particulier ne voit aucun candidat en position de jouer le rôle du chevalier blanc (c’est-à-dire proposant aux actionnaires une offre plus attractive que celle d’Oracle) parmi ceux qui seraient susceptibles de l’être, à savoir les éditeurs d’applications de gestion ou de logiciels d’infrastructure. De même, il y a peu de chances que les autorités antitrust américaines ou européennes ne s’opposent à la fusion, car la réunion des trois éditeurs ne détrônera pas SAP de la première place ; la concurrence sera donc préservée. Du coup se pose la question de ce que doivent faire les entreprises, en particulier celles qui étaient sur le point de s’équiper des logiciels de Peoplesoft ou de JD Edwards avant que les divers projets de fusion ne soient dévoilés. Doivent-elles surseoir à tout investissement ? Plus généralement, ce sont toutes les entreprises étudiant l’acquisition d’un PGI qui ont à se poser plus que jamais, dans ce contexte de concentration des acteurs, la question de la pérennité de leurs investissements.
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