Peoplesoft finalise l’acquisition de JD Edwards
Le processus de fusion entre Peoplesoft et JD Edwards est enclenché. Mais peut-il être mené à bien tant que subsiste la menace d’une OPA hostile d’Oracle et que les patrons de l’un et de l’autre campent sur leurs positions respectives ?
Peoplesoft a annoncé vendredi avoir racheté le reliquat d’actions de JD Edwards qui n’avaient pas été acquises en juillet lors de l’OPA (voir édition du 18 juillet 2003). C’est l’ultime épisode qui entérine définitivement la fusion des deux éditeurs. Reste à la mener à bien afin de convaincre les actionnaires de son bien-fondé, et notamment de ce que le groupe n’a nul besoin d’une nouvelle fusion avec Oracle pour tirer son épingle du jeu sur le marché des applications de gestion. C’est ce qu’a clairement indiqué Craig Conway, le patron de Peoplesoft, déclarant que la combinaison des deux éditeurs se traduira par « une amélioration de la valeur pour les actionnaires ».
Mais ceux-ci peuvent légitimement se demander si ce qui motive Craig Conway est bien de satisfaire les actionnaires ou plutôt de faire échouer coûte que coûte le projet de fusion avec Oracle mené par son ennemi juré, Larry Ellison (voir édition du 28 août 2003). Car ce dernier ne désarme pas. Il s’est en effet déclaré prêt à prendre le temps qu’il faut pour atteindre son objectif, même si cela doit prendre plusieurs mois voire une année. Il faut notamment que les autorités antitrust donnent leur aval à ce projet. Si tel est le cas, dans quel état se trouvera Peoplesoft après plus d’une année d’incertitude quant à son devenir ? Pendant toute cette période comment parviendra-t-il à convaincre des entreprises d’investir dans des produits dont la pérennité n’est pas garantie ? A l’évidence un tel scénario n’est pas tenable. Espérons que le combat de Titans auquel se livrent Craig Conway et Larry Ellison ne fasse pas passer au second plan l’intérêt des actionnaires et surtout celui des clients des diverses sociétés impliquées.