Peoplesoft rejette l’offre améliorée d’Oracle
Le suspens est à son comble dans le projet d’OPA d’Oracle sur Peoplesoft : ce dernier a refusé la nouvelle offre d’Oracle et a démarré concomitamment l’opération de fusion amicale avec JD Edwards.
Le conseil d’administration de Peoplesoft a rejeté à l’unanimité l’offre améliorée d’Oracle. Il conteste moins le prix proposé que la faisabilité de la transaction. Selon Peoplesoft, un accord avec Oracle serait soumis à l’approbation des autorités de la concurrence, qui, même si elles ne posent pas de veto, mènent sur ce type d’opération des enquêtes approfondies. Du coup s’ouvrirait une longue période d’incertitude réglementaire, particulièrement dommageable pour la clientèle du groupe. « Ces délais et incertitudes, combinés à l’intention déclarée d’Oracle d’arrêter certains produits de Peoplesoft, causeraient des dommages irréparables à l’activité de Peoplesoft », fait valoir Peoplesoft dans un avis à la Bourse. De fait, l’Etat du Connecticut a d’ores et déjà engagé cette semaine une procédure judiciaire pour bloquer l’opération, au titre de la législation anti-trust.
L’intérêt des actionnaires
Si Peoplesoft invoque les désagréments pour les clients, Oracle préfère mettre en avant les intérêts des actionnaires. Commentant la décision de Peoplesoft, un porte-parole d’Oracle a ainsi déclaré à l’agence Reuters : « Une fois de plus, le conseil d’administration de Peoplesoft a placé les intérêts du management en premier, ignorant la demande croissante des actionnaires de renoncer à la pilule empoisonnée (défense anti-OPA) et de rencontrer Oracle ». Rappelons qu’Oracle a relevé mercredi son OPA hostile à 19,50 dollars par action, soit 6,3 milliards de dollars au total contre 5,1 milliards auparavant. Par ailleurs, PeopleSoft qui avait ajusté son offre de reprise de JD Edwards en rajoutant une partie en cash pour mieux séduire les actionnaires, a démarré jeudi l’opération d’échange.