Petits pas vers un Windows XP à la carte
Le premier Service Pack pour Windows XP, dont la version définitive est attendue pour le mois d’août prochain, apportera son lot de corrections de bogues et d’amélioration de la sécurité, mais aussi entrouvrira le système de Microsoft à la concurrence.
Ne plus utiliser aucun logiciel Microsoft ». Telle est en substance une des options que devrait proposer le premier Service Pack destiné à Windows XP. Prévu pour le début du mois d’août, mais distribué à près de 10 000 beta-testeurs d’ici la fin du mois de mai, ce bout de logiciel téléchargeable (40 Mo tout de même !) va bien au delà de la simple correction de bogues. Il est aussi le premier pas franchi par Microsoft dans le sens de l’accord signé avec le ministère de la Justice (Department of Justice, DoJ) américain et 9 des 18 états américains qui ont poursuivi le géant pour violation de la loi anti-trust (voir édition du 2 novembre 2001). Sans demander de modification radicale du système, l’accord prévoit d’obliger Microsoft à laisser plus de champ libre à ses concurrents. Le principal reproche fait à l’encontre de Microsoft étant de profiter de sa position ultra dominante dans le secteur des systèmes d’exploitation pour imposer ses autres technologies logicielles gratuites. L’accord avec le DoJ en répertorie cinq (Internet Explorer, Outlook Express, Windows Media Player, Windows Messenger et la machine virtuelle Java de l’éditeur), susceptibles donc d’être remplacées par des technologies concurrentes pour peu que Microsoft cède un peu de place.
Et c’est en gros ce que propose le fameux Service Pack. Une fois installé, un nouvel item « Réglage des accès et programmes par défaut » apparaîtra dans le menu Windows ainsi que dans le Panneau de configuration. Un clic affichera une nouvelle fenêtre de réglages proposant quatre options : « Configuration constructeur d’origine », « Microsoft Windows », « Non Microsoft », « Personnalisé ». La première des options permet de retrouver la configuration choisie par le fabricant de son PC et ne concerne donc pas les utilisateurs ayant eux-mêmes installé leur système. La deuxième option déclare tous les logiciels Microsoft comme étant utilisés par défaut. La troisième fait le contraire. Ce qui impliquera quelques petits réglages complémentaires si l’on dispose, par exemple, de plusieurs butineurs Internet concurrents à IE sur son PC : il faudra tout de même en choisir un principal. La quatrième permettra des réglages plus fins pour, par exemple, conserver IE comme butineur par défaut mais remplacer le Windows Messenger par celui de Yahoo et le Windows Media Player par Real Player ou Quicktime.
Vers une ouverture partielle du code source
Pour être parfaitement clair, il convient d’ajouter que lorsque l’utilisateur fera le choix du « Non Microsoft », les logiciels de l’éditeur ne seront pas désinstallés mais toutes les icônes et autres liens permettant d’y accéder disparaîtront purement et simplement. Histoire de ne pas rendre le système instable au cas où un logiciel quelconque ferait directement appel à un des outils fournis par Microsoft. Ainsi que l’a expliqué Jim Cullinan, chef de projet Windows XP au sein de Microsoft, en présentant le Service Pack, les développeurs devront tout de même adapter leurs logiciels pour qu’ils soient reconnus par ce nouvel utilitaire de réglages et que, partant, ils apparaissent dans la liste des logiciels concurrents disponibles. Le même a également indiqué que Microsoft s’engageait à dévoiler dans un proche avenir une partie de son code source pour permettre aux développeurs d’écrire des programmes capables d’interagir avec Windows XP aussi bien que les logiciels signés Microsoft.
Le plus étonnant finalement, c’est que Microsoft s’engage dans cette voie apparemment d’ouverture alors même que l’accord signé avec le DoJ doit encore être validé par la juge Collen Kollar-Kotelly en charge du procès en appel. Car il ne faut pas oublier que le procès continue, neuf états plaignants ayant refusé de signer l’accord en question…