PGP pourra enfin s’exporter
Le plus célèbre des logiciels de cryptographie a obtenu une autorisation d’exportation pour la plupart des pays de la planète. Une issue heureuse qui clôt de longues années d’opposition à la législation américaine.
C’est sans doute l’une des premières grandes histoires qu’ait connu Internet. Philip Zimmerman, créateur du très efficace logiciel PGP de chiffrement de documents, avait été inculpé pour avoir placé son programme sur Internet et contribué à son exportation en violation des lois américaines. Aux Etats-Unis comme dans beaucoup de pays, on ne badine pas avec l’exportation des outils de cryptographie. PGP offrait des clefs de chiffrement de plus de 1024 bits, alors que la loi fixait la limite pour l’exportation à 40 bits à l’époque. Chaque bit ajouté à la clef de protection requiert deux fois plus de puissance pour casser le système.
Après avoir été relaxé, Zimmerman avait laissé PGP s’exporter sous une forme non électronique, et donc légale au regard de la législation américaine. Après avoir été imprimé, le code source du programme avait été diffusé hors des frontières sous forme de feuilles de papier, puis retapé à la main dans des pays moins sévères sur l’usage des moyens de chiffrement. Il n’y aura plus de gesticulations a annoncé MacAffee, la filiale de Network Associates qui édite aujourd’hui le programme. Seuls quelques pays n’y auront pas accès, du moins officiellement. Cuba et l’Irak devront encore attendre. C’est la première fois qu’un logiciel utilisant des clefs de plus de 128 bits reçoit une autorisation d’exportation de l’administration américaine, qui vient à nouveau de retarder un assouplissement général de sa législation qui était annoncé pour le 15 décembre.