Phishing : Europol a pêché un gros morceau
Une coordination internationale pilotée par Europol a démantelé un réseau de cybercriminels suspectés d’avoir usé du phishing à des fins de fraude bancaire.
58 perquisitions pour 49 arrestations : c’est le bilan de l’opération Triangle, vaste action de police conduite ce mardi 9 juin sous la houlette du centre de lutte contre la cybercriminalité (EC3) d’Europol.
Supervisée depuis La Haye (Pays-Bas), l’opération a permis de démanteler un réseau de pirates informatiques actif en Italie, Espagne, Pologne, Royaume-Uni, Belgique et Géorgie.
Ces individus, pour la plupart originaires du Nigeria, du Cameroun et d’Espagne, sont suspectés de fraude financière : ils auraient amassé près de 6 millions d’euros en menant essentiellement des campagnes de phishing. C’est-à-dire des assauts contre des systèmes de messagerie électronique avec des e-mails d’apparence légitime, mais abritant une pièce jointe ou un lien malveillants.
Coordonnées par le J-CAT (présenté comme une cellule commando anti-cybercriminalité activée sous la tutelle de l’EC3), les autorités italiennes, espagnoles et polonaises ont saisi ordinateurs portables, disques durs, téléphones, tablettes, cartes de crédit, clés USB, cartes SIM et documents bancaires.
Autant de pièces à conviction qui devraient en dire davantage sur le mode opératoire supposé de ces cybercriminels. En l’occurrence, des attaques de type « man-in-the-middle » dans les systèmes informatiques de PME et grands comptes en Europe.
L’objectif des pirates était de s’ouvrir l’accès aux boîtes mail de « cibles d’intérêt ». Dans le cas présent, celles intervenant sur la chaîne des achats-ventes.
Toute transaction commerciale était repérée et entraînait l’envoi, au client non soupçonneux, d’ordres de paiement sur un compte en banque… contrôlé par les faussaires. Lesquels récupéraient alors les fonds et les transféraient hors de l’Union européenne en multipliant les virements.
Cet épisode est à mettre en parallèle avec l’un des constats établis par IBM dans l’édition 2015 de son rapport Cyber Security Intelligence Index : le phishing ne connaît pas la crise. Le taux de spams piégés par rapport à l’ensemble des courriels non sollicités à caractère commercial est de 4 % début 2015, alors qu’il n’avait jamais dépassé les 1 % jusqu’à l’été 2013.
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