Mettre à jour le Bios de sa carte mère est toujours une opération délicate. Il faut généralement savoir quel Bios gère les fonctions basiques du système, vérifier sur le site de l’éditeur s’il existe une nouvelle version, la télécharger après s’être assuré qu’elle sera bien acceptée par la carte mère, ou plus exactement par la puce Bios (l’Eprom), créer une disquette de boot, redémarrer la machine en mode DOS pour lancer manuellement les commandes de mise à jour et, enfin, prier pour qu’aucun incident de type micro-coupure électrique n’interrompe le processus de mise à jour. Sinon, la machine est bonne pour le SAV. Une opération relativement complexe réservée aux initiés ou en cas de nécessité absolue (pour corriger un chipset bogué, par exemple). Pour éviter ce risque, l’éditeur Phoenix propose, pour le PhoenixBios (qui équipe nombre de cartes dont celles d’Asustek, MSI, Abit, etc.), une mise à jour automatique sur Internet et, chose étonnante, sous Windows. Autrement dit, l’utilisateur se contente de double-cliquer sur une icône et laisse faire la machine qu’il n’a, selon l’éditeur, même pas besoin de relancer après la procédure.
En fait, un utilitaire livré par le constructeur de la carte mère se charge de lancer la connexion, de se connecter sur le site du fabricant, de comparer la version du Bios installé avec la plus récente, de lancer le téléchargement du fichier qu’il exécute ensuite dans la foulée après la déconnexion. Si la procédure est automatique, l’utilisateur reste tout de même maître d’activer la procédure après s’être informé de l’état des mises à jour de PhoenixBios. Le plus simple est encore de se référencer auprès du constructeur de la carte mère afin que celui-ci informe le client des nouveautés ou des bogues éventuels que doit corriger le nouveau Bios (dans le cas où un tel service est proposé). Car on ne flashe pas un Bios comme on met à jour ses drivers. Un système qui fonctionne correctement n’a pas grand intérêt à changer de Bios. D’ailleurs, certains intégrateurs revendeurs préfèrent ne pas installer cette fonction et se contentent de livrer les CD-Roms. Libre à l’utilisateur d’effectuer l’installation en connaissance de cause. « Chez nous, on n’installe pas ces utilitaires car les risques de mettre hors service l’ordinateur ne sont pas négligeables », rapporte un technicien du revendeur Grosbill, « même si le principe de Phoenix est moins risqué qu’auparavant car plus simple à mettre en oeuvre ».
Quelles sont les informations qui transitent ?
Reste à savoir quelles informations transfère réellement l’utilitaire lors de la mise à jour. « Uniquement le modèle de la carte mère et le type de processeur », assure un correspondant chez le constructeur taiwanais MSI Computer. « Je peux vous le certifier puisque c’est nous, et non pas Phoenix, qui développons l’utilitaire de mise à jour », justifie le porte-parole. Reste que, pour le technicien de Grosbill, « officiellement, ils ne fouillent pas dans la machine, officieusement on n’en sait rien. Pour le savoir, il faut avoir accès au code source de l’application. Mais ce n’est pas propre à PhoenixBios, tous les logiciels de communication sont soupçonnables. » Rassurant ! Un argument qui ne tient pas selon le correspondant de MSI. « D’abord, c’est illégal et ensuite nous avons déjà une assez bonne idée des configurations qui s’ajustent autour de nos produits en fonction des statistiques des distributeurs. Et puis, plutôt que de passer notre temps à faire des statistiques marketing, nous préférons nous concentrer sur la qualité de nos produits. » Tout est question de confiance.
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