Photoshop Elements éclipse Photoshop LE
Adobe lancera, au trimestre prochain, un nouvel outil de retouche d’images. Photoshop Elements se destine à prendre la succession de Photoshop LE, trop souvent limité à des distributions en bundle. Une nouvelle application pour mieux pénétrer le marché des applications de traitement d’images à moins de 1 000 francs, occupé par Paint Shop Pro, PhotoImpact et PhotoSuite essentiellement.
Après Photoshop et ses dérivés PhotoDeluxe et Photoshop LE, Adobe présente Photoshop Elements. Directement inspiré de son grand frère Photoshop, Elements profite d’un développement spécifique où sont mises en avant des fonctions qui lui propres. A commencer par une fonction QuickStart qui ouvre le fichier directement à partir d’une capture numérique (scanner ou appareil photo). Le traitement de l’image se veut simplifié par les palettes Hints (astuces contextuelles) et Recipes (assistant interactif de traitement des opérations). Le File Browser est un explorateur de fichiers dédié au classement des images. Autres spécificités, Elements bénéficie de réglages colorimétriques plus ou moins automatisés comme la commande Variations (qui génère plusieurs variantes d’une image et les affiche côte-à-côte) ou le réglage Color Cast (qui permet de régler les couleurs dans une plage complète). Des filtres préréglés, comme le Red Eye Brush anti-yeux rouges (un classique des photos au flash), accélèrent les retouches indispensables. Tout comme la luminosité et la saturation des couleurs qui disposent d’outils spécialisés autour des effets de contre-jour, de surexposition, de densité, de teinte, etc.
Une version clairement orientée Web
Avec ses fonctions de retouche plus ou moins assistées, Elements vise les photographes avertis et autres passionnés d’images numériques, ainsi que les entreprises qui recherchent une qualité élevée, sans nécessiter la productivité de Photoshop, ni son prix. Elements se destine d’ailleurs plus à la publication en ligne et à l’impression de photos qu’aux tirages en presse traditionnelle, les fonctionnalités de quadrichromie (CMJN) ayant été omises. D’ailleurs, seuls les plug-ins Photoshop dédiés au traitement en mode vidéo (RVB) sont acceptés par la nouvelle application. En revanche, Elements dispose d’utilitaires de publication pour le Web (optimisation des fichiers, génération automatique de galeries photos HTML, création de planche contact…) inspirés de son grand frère.
L’introduction d’Elements ne se fera pas sans heurts puisqu’il éclipse Photoshop LE, produit qu’on retrouve plus souvent en accompagnement de scanners et appareils photo numériques que dans les rayons des revendeurs. Adobe justifie ce choix par les différences qui subsistent entre les deux logiciels : LE était un Photoshop « pro » dépecé de certaines fonctions spécifiques (effets sur les calques, exportation Web) tandis qu’Elements a été développé spécialement pour les utilisateurs « intermédiaires » entre débutant et professionnel de l’imagerie. Mais, situés tous les deux autour de 1 000 francs, les deux logiciels se chevauchent sur la grille tarifaire, ce qui n’aurait pas manqué de jeter la confusion dans l’esprit du public. D’autant que l’éditeur étudie plusieurs possibilités pour livrer également Elements en bundle.
Adobe à l’assaut de ses concurrents
Elements est aussi l’occasion pour Adobe d’attaquer le créneau occupé par l’excellent Paint Shop Pro 7 de Jasc et le non moins original PhotoImpact 6 de Ulead, tous les deux commercialisés à moins de 1 000 francs. Sans oublier Photosuite (voir le test de SVM), vendu à moins de 500 francs. Destiné à Windows (9x/Me/2000/NT4) et MacOS (8.6 à 9.1), Elements ne sera commercialisé qu’au deuxième trimestre 2001.
Pour en savoir plus : La fiche technique d’Elements (en anglais)