Plusieurs études ont mis en lumière une tendance montante dans le cyberespace : des groupes de pirates se spécialisent dans le vol et la revente d’informations stratégiques relatives à des sociétés engagées dans des opérations de rapprochement, d’acquisition ou encore de scission.
Ces données privées relatives à des transactions non encore officialisées permettent notamment d’anticiper les tendances de la Bourse avec, à la clé, d’importants gains financiers.
Première cible pour récupérer ces précieux actifs : les groupes médias… dont Dow Jones.
À en croire Bloomberg, qui s’appuie sur les témoignages de quatre sources dites « proches du dossier », la filiale de News Corp, éditrice du Wall Street Journal, a subi une intrusion dans ses serveurs, il y a désormais plus d’un an.
Une porte-parole du FBI confirme qu’une enquête a été lancée en association avec la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme des marchés financiers aux États-Unis) et les services secrets. Des investigations dont Dow Jones maintient « ne pas avoir connaissance ».
Les pirates, vraisemblablement russophones, seraient parvenus à dérober de nombreuses informations sous embargo ; y compris des indicateurs économiques fournis par des agences gouvernementales, mais aussi des articles finalisés dont la publication était prévue à plusieurs jours d’intervalle.
Les experts du FBI chercheraient encore dans quelle mesure ces données ont pu être exploitées, plus particulièrement lorsque l’heure exacte de fin d’embargo était connue (la rentabilité d’un placement peut être déterminée en une fraction de seconde).
Le vivier Dow Jones est vaste : environ 16 000 informations financières publiées chaque jour sur le service Factiva, alimenté par plus de 4 000 sources et consulté par environ 1 million d’utilisateurs.
Les autorités américaines avaient procédé, au mois d’août, à plusieurs arrestations dans une affaire similaire au long cours.
Des pirates agissant depuis l’Ukraine avaient été appréhendés au même titre que plusieurs traders pour avoir volé plus de 150 000 communiqués de presse contenant entre autre des résultats financiers. Sur la liste de leurs victimes figurent PRNewswire Association, Marketwired et Business Wire. Butin estimé : plus de 100 millions de dollars.
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