Imbroglio dans le monde de la musique ! Premier round devant le comité du commerce du Sénat américain, chargé d’étudier la question des media numériques, au début de la semaine. Michael Eisner, PDG de Disney défend la thèse du piratage, organisé et induit par les fabricants d’ordinateurs ! « L’application vedette de l’industrie informatique, c’est la piraterie… Ils pensent que leur croissance à court terme est à attribuer au contenu piraté ». Et de souligner l’impact du slogan d’Apple « Rip. Mix. Burn » (‘Rippez’, Mixez, Gravez), utilisé lors du lancement de son premier ordinateur équipé d’un graveur de CD, la version de l’iMac présentée en février 2001 (voir édition du 22 février 2001). Eisner pense que le slogan implique que tout acheteur d’ordinateur peut réaliser un vol. Cette position du PDG de Disney est formulée en pleine tempête sur les droits des oeuvres musicales. Des actions et des réflexions multiformes sont en cours pour tâcher de préserver cette manne. Si du côté des solutions développées par les entreprises, l’utilisation de moyens de protection (sous la forme de CD protégés par exemple) s’avère une des voies explorées, en Europe les pouvoirs publics ont pris la voie de la taxation des supports numériques. En France par exemple, la commission Brun-Buisson, déjà à l’origine de la redevance sur les CD, se réunissait mercredi 6 mars dans la perspective d’entériner celle sur les disques durs (voir édition du 23 mars 2001). Le sujet est d’autant plus explosif, qu’il touche à des intérêts multiples. Philips par exemple, le propriétaire des brevets couvrant la technologie des CD est en train de prendre des mesures destinées à empêcher la propagation de CD protégés, tels que ceux utilisés par Vivendi-Universal ou Bertelsman (voir édition du 5 septembre 2001). Ses laboratoires travaillent déjà à des lecteurs permettant de lire et de graver des CD protégés.
La position d’Apple n’était pas connue sur le sujet : c’est la firme de Mickey qui a fait monter Steve Jobs au créneau. Dans une interview au Wall Street Journal, Jobs indique que « si vous avez acquis de la musique légalement, vous devez disposer du droit de l’utiliser sur tous les appareils dont vous êtes propriétaire ». Pour lui, 80 % des utilisateurs de musique numérique sont prêts à payer pour la musique, mais que ce choix ne leur est pas donné. Et de souligner qu’Apple venait d’être récompensée par un Grammy Award Technique pour sa contribution à l’industrie du disque. Selon Jobs, l’iPod (voir édition du 22 janvier 2002) et son logiciel pilote iTunes n’y sont pas pour rien : ils permettent aux utilisateurs de gérer leurs discothèques numériques sans leur donner la possibilité de la distribuer. Mais la position de Steve Jobs sur les contenus numériques reflète surtout la stratégie d’Apple : la firme a placé le Mac au centre du hub numérique auquel peuvent se connecter des périphériques dont des baladeurs MP3, pour lui permettre de valoriser la plate-forme. Reste que la firme peut être créditée d’une ligne de conduite intransigeante en ce qui concerne les droits d’auteurs : Apple ne ferme pas les yeux sur cette question, tout en soutenant le droit d’une utilisation multiple des consommateurs après leurs achats. Une position que bien des intervenants sur la question pourraient prendre en exemple.
Pression financière pour Walt Disney
Cela dit, la polémique lancée par Michael Eisner ne reflète probablement pas son intérêt pour la protection des consommateurs ou même des droits d’auteurs… Le patron de la souris d’Hollywood, qui vient d’annoncer une perte de 76 millions de dollars (et qui pourrait se retrouver la proie d’un prédateur hostile susceptible de la racheter), est sur la sellette. Le principal actionnaire de Walt Disney, la famille Bass n’est plus en mesure de fournir son soutien inconditionnel à Eisner, selon MacDirectory. Et la vache à lait de Disney n’est plus dans ses murs ! Il s’agit de? Pixar, l’autre société de Steve Jobs ! Disney a extrait entre 50 et 90 % des bénéfices réalisés sur les oeuvres que les deux firmes ont commercialisé depuis 1991 ! L’accord Pixar-Disney, qui porte sur la création de 5 long-métrages doit se poursuivre jusqu’en 2007. Mais Eisner en veut plus, plus vite : un Toy Story 3, non prévu dans les développements, ferait bien son affaire. Pour Disney, il s’agit de surfer sur la vague de popularité des 2 premiers épisodes. Mais si Disney entend pressurer ses clients jusqu’au dernier cent, il ne s’agit pas de la politique de Pixar, qui entend sortir des films de la meilleure qualité possible en utilisant les talents les plus en vue. Un processus qui prend du temps, malgré l’utilisation des plus hautes technologies pour raccourcir la production des films. La pression exercée par Disney dans le domaine des contenus numériques n’est sans doute pas déconnectée de ses autres intérêts. Toutefois, l’indépendance d’esprit de Steve Jobs est connue : il ne lâchera pas un pouce de terrain face au géant du film d’animation, qu’il ait sa casquette de PDG de Pixar ou celle d’Apple.
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