« Hier 57 282 foyers ont regardé la télévision grâce à leur lignetéléphonique », lit-on dans le communiqué. Non, il ne s’agit pas du score d’audience réalisé suite au lancement de MaLigne TV et TPS L (voir édition du 18 décembre 2003) mais des statistiques fournies par Free au mercredi 17 décembre 2003. Le fournisseur d’accès, qui n’a cesse d’innover depuis l’ouverture de son forfait haut débit, a profité du battage médiatique autour du lancement de la télévision sur ADSL par France Télécom et TPS pour rappeler que son service similaire tourne depuis deux semaines, déjà.Pour mémoire, l’offre de TV sur ADSL de Free est incluse (pour la vingtaine de chaînes gratuites) dans le forfaits ADSL de 29,99 euros par mois. A ce tarif, et à condition de bénéficier d’une freebox (réservée aux abonnés situés sur le réseau dégroupé du FAI), on regarde la télévision (une centaine de chaînes prévues à terme), on navigue sur Internet (à 2 Mbits/s, voire 5,5 Mbits/s dans les faits) et on téléphone gratuitement en France (vers les numéro fixes). On est donc loin des 16 euros d’accès à MaLigne TV, plus 21 euros pour les programmes TPS L, soit 37 euros auxquels il faut ajouter l’abonnement Internet pour ceux qui souhaitent profiter du Réseau mondial. Indépendant de l’accès InternetBeaucoup plus économique, donc, l’offre de Free n’est pas totalement comparable à celle de France Télécom. D’abord, le « freenaute » doit passer par Internet (et donc posséder un ordinateur) pour effectuer sa sélection de chaînes payantes (quand elles seront en place). Contrainte qui devrait cependant disparaître en 2004 afin de séduire un public plus généraliste de non internautes. MaLigne TV est, elle, déjà totalement indépendante de l’accès Internet. D’autre part, en distribuant le signal audiovisuel sur le canal « Internet », Free ne peut garantir une qualité de service (notamment en raison des « chutes » de débit potentiel). En témoignent certains abonnés dans le forum proxad.free.adsl.tv. En dédiant un canal propre au flux audiovisuel, France Télécom entend assurer la qualité de la diffusion tout en sécurisant les contenus sur trois niveau : le cryptage des programmes avec le système Viaccess, identification du décodeur et, enfin, identification de la ligne téléphonique. Un niveau de sécurité qui a finis de convaincre les majors du cinéma américain comme Warner, MGM, Paramount, Disney… D’autre par, MaLigne TV propose de la vidéo à la demande. Un service qui sera mis en place l’année prochaine par le FAI d’Iliad.Enfin, si Free se targue de couvrir 176 villes, il est évident que son réseau est beaucoup moins étendu que celui de l’opérateur dominant qui possède un parc de 10 millions de lignes sujettes à l’ADSL. Bref, s’il s’agit bien de télévision sur ligne téléphonique, il ne s’agit pas des mêmes services. Dans le cas de Free, l’offre TV s’apparente à un produit d’appel à souscrire un abonnement ADSL. Le schéma dressé par France Télécom/TPS L s’autorise à viser un public de non internautes qui ne bénéficierait ni du satellite ni du câble. Il sera intéressant de voir quel sera le modèle d’attraction de Canal+ qui a signé avec LDCom et Cegetel et est en cours de négociation avec France Télécom.
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