Plus fort que le Raspberry Pi : CHIP, le mini-ordinateur à 9 dollars
A travers la plateforme de crowdfunding Kickstarter, Next Thing lève des fonds pour développer un mini-ordinateur complet à 9 dollars. Les bakers répondent à l’appel (bonus vidéo YouTube).
Sur les traces du Rapsberry Pi, Next Thing propose un mini-ordinateur complet au tarif encore plus agressif de… 9 dollars (il faut toutefois ajouter 20 dollars pour les frais de port vers l’Europe).
La start-up californienne cherche à financer le projet CHIP via une campagne lancée sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter. Il a très rapidement attiré l’attention des bakers (ceux qui apportent un soutien financier).
L’objectif de collecter 50 000 dollars a en effet été pulvérisé. Le niveau atteint plus de 516 000 dollars (lors de la rédaction de cet article) en l’état actuel. Et Il reste 26 jours de campagne.
Mais quels sont les attributs d’un tel mini PC proposé à 9 dollars ?
Au coeur du C.H.I.P., on trouve un SoC (System on chip) R8 du constructeur chinois Allwinner. Cette puce intègre un processeur à un coeur (technologie ARM Cortex-A8) cadencé jusqu’à 1 GHz et un processeur graphique ARM Mali-400.
Elle est associée à 512 Mo de mémoire vive DDR3 tandis que le stockage est assuré par 4 Go de mémoire flash interne.
Une configuration honnête qui reste toutefois en-deçà de celle du Rapsberry Pi 2 Model B (1 Go de RAM et processeur quad coeur cadencé jusqu’à 900 MHz).
L’intégration, on la retrouve aussi avec la puce Realtek qui assure la connectivité Bluetooth 4.0 et Wi-Fi a/b/g/n.
Il peut être alimenté via une batterie (un connecteur est prévu à cet effet) ou bien grâce au port microUSB.
Au registre des entrées / sorties, on trouve aussi un port USB et une sortie vidéo composite. Si le C.H.I.P. est proposé à 9 dollars, la facture peut rapidement grimper : si l’on opte pour un adaptateur VGA (bundle à 19 dollars) ou bien HDMI (bundle à 24 dollars) par exemple.
Mais, elle passera à 49 dollars si vous optez pour l’accessoire Pocket Chip qui peut être associé au mini ordinateur. Celui-ci devient alors ordinateur portable de poche grâce à son clavier (QWERTY), son écran couleur tactile résistif de 4,3 pouces (470 par 272 pixels) et sa batterie LiPo de 3000 mAh (assurant une autonomie de 5 heures à l’ensemble).
Le C.H.I.P. est aussi tourné vers les adeptes des montages en tout genre et le prototypage rapide grâce à ses multiples entrées : sorties : bus GPIO, I2C, SPI et UART.
Enfin, une utilisation en tant qu’ordinateur d’appoint est possible grâce à la distribution légère Debian pré-installée ainsi qu’une sélection d’applications. On souhaite que Windows 10 IoT Core (compatible pour l’heure exclusivement avec le Raspberry Pi 2 Model B et la carte MinnowBoard MAX) soit prochainement compatible avec une telle carte.
Le C.H.I.P. sera livré en décembre 2015 alors que des versions alpha arriveront dès septembre pour ceux qui ont réservé le bundle « Kernel Hackers » à 150 dollars.
Bénéficiant des technologies mobiles, les mini ordinateurs se multiplient, tout comme les cartes de développement dotées de microcontrôleurs.
Ces cartes avec technologie ARM (voire Intel) devraient être l’un des bras armés de l’Internet des Objets. Ils en prennent en effet le chemin avec des modèles qui peuvent se vendre par millions. Ainsi, depuis son lancement il y a moins de 4 ans, plus 5 millions de Raspberry (toutes versions confondues) ont été écoulées.
Avec son mini ordinateur, la fondation Raspberry Pi a en effet fait des émules. Basés sur des SoC mobiles (un Broadcom BCM2836 pour le Raspberry Pi 2 Model B), ils disposent de nombreuses entrées / sorties, ce qui les rend particulièrement attractifs pour le prototypage rapide d’appareils ou pour les aficionados de DIY (Do It Yourself).
Mais pas seulement, puisqu’ils embarquent des distributions Linux légères qui permettent de leur faire endosser d’autres rôles : ordinateur d’appoint, console de jeu vidéo ou encore PC multimédia.
Les grands constructeurs sont aussi sur les rangs avec leur cartes de développement et leurs solutions logicielles : Freescale avec ses MCU dédiés à l’IoT (Kinetis K64F que l’on trouve par exemple dans le kit de développement signé ARM et IBM), STMicroelectronics également avec ses MCU et ses cartes de développement Nucleo, ARM avec différentes technologies dédiées et mbedOS, Intel avec ses cartes Galileo et Edison et son processeur Quark, Microsoft avec Windows 10 IoT Core, Imagination Technologies avec sa carte Creator CI20 (basée sur un processeur MIPS)…
L’enjeu est de taille, puisqu’à l’horizon 2020, l’Internet des objets devrait regrouper 30 milliards d’objets connectés, selon le cabinet d’études Gartner.
(Crédit photo @Next Thing)