Intégrateurs, éditeurs, SSII, prestataires de conseil et formation : qu’elles s’adressent aux particuliers ou aux grands comptes et administrations, les entreprises du numérique se montrent prudentes et réalistes dans un contexte de crise.
C’est l’un des principaux constats établis dans la dernière enquête conjoncturelle (document PDF, 18 pages) de CINOV-IT. En se concentrant sur les résultats du 2e semestre 2013, la Chambre professionnelle des TPE/PME du numérique a constaté que la situation de trésorerie s’est encore un peu plus tendue d’une année à l’autre.
Les relations avec les clients deviennent aussi plus difficiles à gérer. Si le chiffre d’affaires a augmenté pour 43% du panel (tout en diminuant pour 31%), les délais de paiement se sont allongés dans 30% des cas. Il faut désormais compter en moyenne 30 à 45 jours pour les clients du privé (moins d’un mois pour le public). On dépasse même les 60 jours pour environ une entreprise sur dix.
Même constat vis-à-vis des fournisseurs : les encours ont baissé dans 8% des cas – tout en augmentant pour 5% des TPE/PME du numérique – et le délai de paiement a baissé pour 10% des dirigeants sondés.
La situation est également compliquée sur le dossier RH : 78% des TPE/PME n’ont pas accueilli de nouveau collaborateur au 1er semestre 2014. Et 63% de celles qui ont recruté n’ont procédé qu’à une embauche, souvent en CDD (50% des cas). Il s’agissait souvent de techniciens (30%), de développeurs (26%) et de commerciaux (22%). Dans le contexte actuel, 72% des dirigeants excluent toute embauche pour le semestre en cours ; 7% ont procédé, entre le 1er janvier et le 30 juin, à des licenciements économiques ou équivalents.
Les marchés privés représentent plus de 50% d’affaires pour près de la moitié des entreprises interrogées, mais l’accès est jugé difficile dans 73% des cas. Principales contrariétés pour se faire recenser chez les donneurs d’ordres : un chiffre d’affaires exigé trop élevé (28%), un dossier juridique trop complexe (18%)… mais aussi un refus du risque (17%). Quant à la sous-traitance, elle représente encore moins de 25% du volume d’affaires pour plus des deux tiers des TPE/PME sondées. Des 40% qui la pratiquent, environ un tiers ne la déclarent pas systématiquement, notamment parce que leur « structure juridique n’est pas adaptée pour gagner la confiance du donneur d’ordre ».
Les obstacles sont plus ou moins les mêmes pour se faire référencer sur les marchés publics : chiffre d’affaires exigé trop élevé (25%), procédure trop longue (22%), dossier administratif trop lourd (19%), crainte de risques (13%), connaissance ou pratique difficile à acquérir (10%)…
Bien que le cloud concentre une part croissante de l’activité des entreprises du numérique, 44% disent ne pas encore se sentir concernées. 1% se déclarent tout simplement « pas intéressées » et 7% reconnaissent que le phénomène n’est « pas encore une réalité » dans leur stratégie. 13% assurent y être attentives et 14% affirment qu’elles « commencent à y aller ».
Parmi les 21% qui en tirent des revenus, plus de la moitié misent essentiellement sur les solutions SaaS (édition, revente, formation/conseil). Elles sont moins nombreuses à se spécialiser dans les offres IaaS (Infrastructure as a Service ; 9% des entreprises au global) et PaaS (Platform as a Service ; 7%).
Dans 25% des cas, la transition vers le cloud a impliqué un changement de modèle économique. Mais elle a aussi ouvert des perspectives sur des marchés comme la sécurité (citée par 12% des dirigeants), les objets connectés (11%), la reprise de continuité (11%), la gestion documentaire (9%), le big data (7%) ou encore la domotique (5%) et les communications unifiées (5%).
Les TPE/PME du numérique s’accordent globalement sur le fort impact de la crise dans la zone euro, responsable d’une baisse de la demande (selon 41% des répondants), d’une chute des prix (12%) et d’un accroissement de la concurrence (2%).
Le problème le plus épineux reste, pour 44% des sondés, le manque de commandes et de chiffre d’affaires. Autre préoccupation, le manque de trésorerie, dû aussi bien au coût des licenciements (8%) qu’au rallongement des délais de paiement chez les clients (3%) et au manque d’encours chez les banquiers (1%).
Pour 32% des entreprises interrogées, le remède se trouve dans la capacité à lancer de nouveaux produits et à trouver de nouveaux débouchés. 26% estiment qu’il faut d’abord augmenter l’activité commerciale. Et si les dirigeants sont 2% à s’en remettre aux licenciements et/ou au chômage partiel, 30% considèrent que le plus important reste de « garder le moral [et] ne pas tomber dans la sinistrose ».
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