Certains y ont cassé leur téléphone ; d’autres, leur cheville.
Difficile de réduire le phénomène Pokémon Go à ces considérations, mais la sécurité des individus est l’une des problématiques que soulève le succès de ce jeu mobile lancé aux États-Unis le 6 juillet.
Depuis lors, la disponibilité de l’application développée par Niantic en partenariat avec Nintendo s’est élargie à l’Australie, à la Nouvelle-Zélande, ainsi qu’au Royaume-Uni (sortie le 14 juillet) et à l’Allemagne (la veille).
Outre-Atlantique, les chiffres sont impressionnants : en 24 heures, Pokémon Go aurait dépassé, en nombre d’installations, des références comme Tinder et Candy Crush, à en croire la firme britannique SimilarWeb, spécialisée dans l’analyse de l’engagement sur les sites Internet et applications mobiles.
Le jeu aurait, selon le fournisseur de solutions de marketing intelligence Sensor Tower, trouvé place sur plus de 10 % des terminaux Android aux États-Unis. Il dégagerait par ailleurs plus d’un million et demi de dollars de chiffre d’affaires par jour rien que sur iPhone.
Du côté de TayKey (publicité en ligne et mesure d’audience), on avait vu le buzz émerger il y a quelques semaines lorsque Nintendo avait, à l’occasion du salon E3, confirmé la sortie imminente de Pokémon Go : sur le mois de juin, le nombre de conversations sur le sujet avait été multiplié par près de 30 par rapport à la moyenne de janvier à mai.
Un deuxième pic (+ 606 %) a été enregistré après le lancement aux États-Unis. Dans le même temps capitalisation boursière de l’éditeur japonais est montée en flèche. Elle avoisine les 4 milliards de dollars, avec un cours en hausse de près de 10 % ce vendredi à Tokyo.
Pour ceux qui ne souhaiteraient pas entendre parler de Pokémon Go, il existe des parades, à l’image de cette extension pour le navigateur Chrome baptisée PokeGone. Elle est basée sur le code d’une autre extension : Trump Filter, qui fait disparaître, sur les pages Web, toute mention du candidat républicain à la présidentielle américaine.
Pour les autres, il y a des aspects positifs, notamment en matière d’activité physique, mais aussi de socialisation… et de santé mentale. Avec, en toile de fond, des mésaventures qui ont valeur d’avertissement.
On ne compte plus les témoignages d’utilisateurs qui disent avoir, distraits par le jeu, percuté des bouches d’incendie ou des panneaux de signalisation. Voire interrompu un bulletin météo, à l’instar de cette journaliste (un doute subsiste sur l’authenticité de la vidéo).
À Auburn, dans l’État de New York, se serait même produit le premier accident de la route dû à Pokémon Go. Pendant ce temps, des guets-apens ont été tendus aux joueurs dans le Missouri, tandis qu’on découvrait un corps sans vie dans une rivière du Wyoming.
Les Pokémon, représentés en réalité augmentée sur l’écran du téléphone, n’apparaissent pas tout à fait par hasard. Leur emplacement est adapté aux suggestions faites par les joueurs grâce à un formulaire dédié dont la fonction est double : proposer des lieux et faire part de ceux jugés inappropriés.
Niantic s’est sans doute également appuyé sur l’énorme base de données associées à son autre jeu à succès : Ingress, lancé avec Google.
Pour autant, les Pokémon et les pokéballs utilisées pour les capturer peuvent encore apparaître dans des lieux peu à propos. Entre autres sur un quai de métro ou le long d’un cours d’eau. Autre écueil : la carte n’est pas mise à jour en temps réel, ce qui ne permet pas de rendre compte d’événements comme les catastrophes naturelles.
On a vu fleurir des tutoriels expliquant comment rester en sécurité en jouant à Pokémon Go. En vrac, il est recommandé de ne pas se rendre dans des lieux dans lesquels on ne s’aventurerait pas en temps normal, d’éviter des endroits comme les hôpitaux, les musées et les commissariats de police, de porter des vêtements bien visibles la nuit, de garder l’œil sur ses affaires ou encore de se munir de quoi tenir la distance sur de longues missions (certaines requièrent de marcher plusieurs kilomètres).
Illustration concrète du phénomène aux États-Unis : la fréquentation des parcs nationaux a explosé. Le Wall Street Journal évoque « des centaines, voire des milliers » de personnes qui ont investi, le week-end dernier, le National Mall et le Memorial Park de Washington. Des réserves naturelles comme Fort Scott (Kansas) et Moores Creek (Caroline du Nord) ont également été prises d’assaut.
Pokémon Go a aussi permis des rencontres, comme en témoignent un utilisateur de reddit et de nombreux twittos.
L’équipe de campagne d’Hillary Clinton est allée jusqu’à mettre en avant le fait qu’un meeting se déroulera le 16 juillet dans un PokéStop, l’un de ces lieux où les joueurs peuvent obtenir et utiliser certains objets. En l’occurrence Madison Park, à Lakewood, dans l’Ohio. L’équipe de Donald Trump n’a pas manqué de pointer du doigt le côté « grotesque » de la situation.
Pokémon Go a aussi causé des remous chez les opérateurs télécoms. T-Mobile US en a fait un argument de vente. S’appuyant sur des témoignages d’utilisateurs qui disent avoir liquidé tout leur forfait de données depuis qu’ils ont installé l’application, le CEO John Legere a annoncé qu’à compter du 19 juillet, tous les abonnés bénéficieraient d’un an de data illimitée sur l’application.
Chez la concurrence, on relativise l’impact sur la consommation de données. Verizon affirme que le jeu représente moins de 1 % du trafic data sur son réseau mobile et mentionne l’analyse de P3 Communications, qui évoque « 5 à 10 Mo par heure » utilisés par Pokémon Go.
L’application n’échappera pas à la publicité. Pas au format bannière, mais sur le même modèle qu’Ingress : les partenaires auront l’occasion de mettre leur commerce en avant sur la carte. Ils seront facturés au « coût par visite ».
McDonald’s pourrait entrer sous peu dans la boucle. Le nom de la chaîne de fast-foods a été découvert dans les fichiers du jeu. Un premier partenariat pourrait prendre effet en Asie, selon Gizmodo. Les restaurants deviendraient alors des PokéStops ou des arènes de combat entre joueurs.
Crédit photo : Niantic Labs
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