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Polaroïd réinvente la photo instantanée via l’impression

« C’est un tournant historique pour Polaroïd« , annonce Vonny Allaman, la nouvelle directrice générale France et Benelux de Polaroïd. Mondialement connue pour ses appareils et papiers photo à développement instantané, la mythique marque Polaroïd a pris le virage du numérique à partir de 2002 avec l’accord de commercialisation sous licence avec Petters Group Worldwilde. Le groupe spécialisé dans l’électronique grand public rachètera Polaroïd en 2005.

S’enchaînent alors les lancements de produits étrangers à l’impression photo mais continuant d’évoluer autour de l’image : lecteurs DVD portables, écrans et télévisions LCD, appareils photos numériques (APN), cadres photos numériques et même des lecteurs MP3. En Europe, on trouve essentiellement les cadres photos, les écrans plats et les APN.

Tournant réussi, donc, pour la marque qui n’en est pas à sa première transformation : comme son nom le suggère, Polaroïd a démarré en 1937 dans la mise au point de verres polarisants pour l’armée américaine. Le premier appareil à produire des photos instantanément, le SX 70, ne débarquera qu’en 1972.

300 milliards de cristaux

Mais aujourd’hui, Polaroïd veut revenir à ses fondamentaux : la photo instantanée. Début juillet, le constructeur va donc commercialiser, la Pogo, une imprimante nomade qui tient dans la main (12 x 7,7 2,3 cm pour 227g sans papier) et imprime instantanément les photos qu’on lui transmet.

Le transfert s’effectue depuis un APN ou un téléphone équipé des fonctions photos via Bluetooth ou un câble USB (c’est d’ailleurs le seul connecteur présent sur le petit boîtier en plus de la prise du chargeur de batterie Lithium-Ion). L’impression est pilotée par la norme PictBridge. Et c’est tout. Pas d’écran de contrôle, pas de mémoire de stockage et une autonomie d’une petite vingtaine d’impression. Mais la vraie originalité du produit est ailleurs. La Pogo se distingue de ses consoeurs par l’absence d’encres. Celles-ci sont remplacées par un papier spécial chargé de 300 milliards de cristaux (jaunes, magentas et cyans) d’aspect neutre qui se colorient sous l’effet de la chaleur. Une petite minute suffit entre le transfert et l’impression sur le papier Zink (du nom de la technologie qui l’alimente). Cerise sur le gâteau, le papier est autocollant. Les tirages peuvent donc facilement s’afficher sur n’importe quels supports, ou presque.

L’imprimante sera proposée autour de 129 euros et les cartouches de papier seront disponibles en 10 et 30 feuilles à 3,99 et 8,99 euros respectivement. Soit un coût d’impression compris entre 0,30 et 0,40 euro légèrement supérieur aux tarifs pratiqués par les développeurs en ligne ou les bornes (autour de 0,20 euro). Mais c’est le prix à payer de l’instantané.

Toute la distribution la veut

Instantané mais petit format. De par sa taille minuscule (pour une imprimante), la Pogo délivre des photos en 5 x 7,6 cm. Un format carte de visite bien loin du traditionnel 10 x 15 des imprimantes photos qui risque d’éloigner les photographes en herbe exigeants sur la qualité de l’image.

Qu’importe, ils ne constituent pas la cible de Polaroïd qui vise avant tout les 15-25 ans, les adolescents et jeunes adultes avides de partages et de montages imagés. « Je n’ai jamais eu un produit aussi facile à vendre« , assure Bruno Lauvray, directeur général France, « toute la distribution le veut. » On la retrouvera donc dans les enseignes de la grande distribution, sur les boutiques en ligne mais aussi chez les opérateurs de télécommunication.

Avec la Pogo, « nous voulons faire une nouvelle norme de l’industrie de l’impression« , ajoute le dirigeant. « Je suis persuadé que cette technologie va nous faire repartir pour des années. » A condition de considérer cet utile gadget comme le complément du compact numérique ou du téléphone pour reproduire les usages des bons vieux « Pola ». Usages que les plus jeunes n’ont quasiment pas connus.

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